Une perte de poids de la mère pendant l'allaitement ne nuirait pas à la croissance de l'enfant
Une perte de poids modérée chez des femmes en surcharge pondérale qui allaitent ne ralentit pas la croissance de leur enfant. Chez la mère, une perte de poids d'environ 4 kg entre la 4° et la 14° semaine après l'accouchement ne semble pas altérer la santé du nourisson. Ce résulat est issu d'une étude publiée dans le New England Journal of Medicine daté du 17 Février. Cependant, un éditorial qui accompagne l'article indique que ces résultats doivent être interprétés avec beaucoup de précaution.
Le poids gagné pendant la grossesse peut, s'il n'est pas perdu au cours de l'allaitement, contribuer à l'obésité de femmes présentant une surcharge pondérale. Des travaux dirigés par C. Lovelady (Université de Caroline du Nord, Greensboro, USA) ont été conduits afin de déterminer si une perte de poids de la mère pendant la période d'allaitement modifiait la croissance des nourissons.
Pour cette étude, 40 femmes allaitantes présentant une surcharge pondérale ont été suivies. Leur index de masse corporelle (égal au poids en kg divisé par le carré de la taille en mètres) était compris entre 25 et 30. Elles ont été réparties en deux groupes, 4 semaines après l'accouchement : un groupe a suivi un régime et des exercices physiques pendant 10 semaines et l'autre a constitué le groupe témoin.
Les femmes ayant suivi un régime ont perdu en moyenne 4,8 kg contre 0,8 kg dans le groupe témoin. La croissance des enfants apparaît comparable dans les deux groupes : 1925 +/- 500 g et 7,8 +/- 2,0 cm pour les enfants dont les mères ont suivi le régime contre 1861 +/- 576 g et 7,3 +/- 1,7 cm pour les enfants témoins.
Ces résultats laissent à penser qu'une perte de poids modérée chez des femmes allaitantes ne nuit pas à la croissance du nourisson.
Cependant, dans l'éditorial du NEJM, le Dr. Nancy Butte émet des réserves quant à une interprétation définitive de ces résultats. Elle montre en effet que des écarts importants dans la prise de poids des enfants ont été relevés. Ainsi, "un effet négatif sur la qualité du lait, du au programme de régime et d'exercice, ne peut être écarté chez certaines femmes". De plus, cette étude n'indique pas l'activité et le comportement des enfants lors de ce programme. Enfin, se pose la question de savoir si, pour certains d'entre eux, une complémentation alimentaire s'avérait nécessaire.
Selon N. Butte, "il faudrait déterminer si un programme de régime et d'exercice est aproprié, pour des femmes allaitantes et en surcharge pondérale, si tôt après l'accouchement". Elle souligne également que "les réactions des femmes à ce programme, telles que la faim, la fatigue, l'irritabilité et le stress psychologique auraient dues être évalueés".
Neanmoins, il apparaît qu'une perte de poids modérée reste compatible avec l'allaitement.
Source : New England Journal of Medicine, 17 Février 2000, Vol. 342, n°7, 449-453
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