Vers un clonage à partir de cellules totalement différenciées ?
Une nouvelle étape vers la voie du clonage a été franchie par des chercheurs du MIT (Cambridge, Massachusetts, ET) et de l’université de Vienne. Même si les auteurs ont eu une efficacité très faible et ont dû procéder à une étape de clonage en deux temps, il semble que les clones de souris, obtenus à partir de noyaux de lymphocytes B et T, ouvrent la voie au clonage à partir de cellules souches adultes et totalement différenciées.
Bien que les cellules embryonnaires souches constituent pour le moment le matériel de choix pour le clonage, les alternatives comme les cellules souches adultes ou le clonage par transfert de noyau, intéressent beaucoup de monde actuellement, à l’heure où beaucoup de pays débattent des problèmes législatifs et bioéthiques sur le sujet ( voir dépêche caducee).
Konrad Hochedlinger et Rudolpf Jaenisch, qui publient leurs résultats dans la revue Nature, ont procédé à l’obtention de souris monoclonales générées à partir du transfert de noyaux de lymphocytes T ou B, deux types cellulaires connus pour être difficilement clonables.
Deux étapes ont été nécessaires: tout d’abord les chercheurs, après le transfert du noyau d’un lymphocyte dans l’ovocyte d’une souris, au lieu de réimplanter l’embryon cloné directement dans l’utérus d’une souris, ont mis en culture cet embryon in vitro, afin d’obtenir des cellules souches embryonnaires. Pas moins de mille essais ont été nécessaires pour réussir à transférer le génome d’un lymphocyte dans les cellules germinales murines et obtenir un embryon.
La seconde étape a consisté à prélever les cellules embryonnaires clonées pour générer les clones murins issus des génomes des lymphocytes. C’est la difficulté à transférer le matériel génétique des lymphocytes qui a incité les chercheurs à procéder ainsi, afin de pouvoir réaliser plusieurs essais d’implantation d’embryons.
La totalité des cellules des souris clonées ont présenté les caractéristiques génétiques spécifiques aux lymphocytes B et T originaux matures, à savoir un réarrangement génétique de leurs immunoglobulines déjà établi. Les souris ne possédaient en effet qu’un type d’anticorps ou de récepteur, fournissant ainsi la preuve que les cellules B et T d’origine étaient bien des cellules adultes matures.
Source : Nature 10 février 2002;publication en ligne avancée, DOI 10.1038/nature 718
Descripteur MESH : Cellules , Lymphocytes , Cellules souches , Cellules souches adultes , Lymphocytes B , Massachusetts , Temps , Transfert , Essais , Génétique , Cellules germinales , Cellules souches embryonnaires , Génome , Immunoglobulines , Lymphocytes T