Cardiomyopathie alcoolique : une amélioration possible même si l'abstinence n'est pas totale ?
Dans le cas de cardiomyopathies alcooliques, la fonction cardiaque peut être améliorée par une abstinence totale mais aussi par une réduction modérée de la consommation d'alcool. Une étude espagnole détaille dans les Annals of Internal Medicine les conséquences d'une modification de la consommation d'alcool sur l'évolution de la cardiomyopathie alcoolique.
Pour leur étude, Nicolas et al. ont suivi 55 hommes (31-59 ans) qui présentaient une cardiomyopathie alcoolique. Tous buvaient au moins 100g d'éthanol chaque jour depuis au moins 10 ans.
La fraction d'éjection du ventricule gauche était évaluée tous les ans pendant quatre ans ainsi que la consommation d'éthanol et le régime alimentaire.
A l'issue de la première année de suivi, les auteurs ont montré une augmentation de la fraction d'éjection du VG (+ 0,131 en moyenne) chez les patients abstinents (n=17). Pour les 15 patients dont la consommation se situait entre 20 et 60g d'éthanol par jour, l'augmentation de la fraction d'éjection du VG était de 0,125. Par contre, sa valeur s'est abaissée chez ceux qui continuaient à consommer plus de 80 g d'éthanol par jour.
L'amélioration était encore plus marquée après quatre ans pour les sujets abstinents et ceux qui contrôlaient leur consommation, précisent les auteurs. Par contre, 10 des patients qui avaient continué à boire plus de 80g d'éthanol par jour étaient décédés.
Les données montrent que l'abstinence et la consommation modérée peuvent améliorer l'évolution de la cardiomyopathie alcoolique. Toutefois, l'abstinence totale reste l'objectif à atteindre dans cette pathologie.
Source : Ann Intern Med 2001;136:192-200
Descripteur MESH : Cardiomyopathie alcoolique , Alcooliques , Cardiomyopathies , Éthanol , Patients , Hommes , Régime alimentaire