Alzheimer : vers une nouvelle classe d'anti-inflammatoires ?
Des chercheurs américains et français ont synthétisé une nouvelle classe de molécules capables de réprimer certains processus inflammatoires retrouvés dans la maladie d'Alzheimer. Ces composés inhibent l'activation des cellules gliales (astrocytes et microglie) et empêchent la stimulation de la production d'interleukine-1bêta et de monoxyde d'azote.
L'article qui détaille la mise au point de ces composés est publié dans l'édition du 31 janvier du Journal of Medicinal Chemistry. Ces expériences ont été menées par des équipes de la NorthWestern University (Chicago) et de l'Université Louis Pasteur (Illrkirch, France).
Cette étude pourrait constituer un premier pas vers la mise au point de molécules destinées à retarder ou à ralentir la progression des maladies neurodégénératives. Les travaux publiés par Mirzoeva et al. montrent qu'une activation excessive des cellules gliales peut être contrôlée par une nouvelle classe de composés (dérivés de la 3-amino-6-phényl-pyridazine) qui agissent par des mécanismes disctincts de ceux des inhibiteurs de la COX-2 ou de ceux de molécules anti-inflammatoires expérimentales prometteuses, les inhibiteurs de la p38 MAP kinase.
Comme l'expliquent les chercheurs dans leur publication, l'inflammation neuronale est une des caractéristiques des maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer. On sait par ailleurs que l'activation excessive des cellules gliales joue un rôle central dans ce phénomène en favorisant la libération de cytokines pro-inflammatoires ou le stress oxydatif.
Dans la maladie d'Alzheimer, l'activation des cellules gliales est associée à la formation des dépôts amyloïdes et des enchevêtrements neurofibrillaires. Par ailleurs, leur activation excessive ou chronique entraine à une production soutenue de NO-synthase (NOS, nitric oxide synthase) et d'interleukine-1bêta (IL1-bêta) pro-inflammatoire.
Les composés synthétisés par Mirzoeva et al. bloquent de façon sélective la production d'IL1-bêta, iNOS (isoforme de la NOS) et monoxyde d'azote par les cellules gliales activées. Leur action ne modifie par pour autant la production "de protéines gliales anti-inflammatoires endogènes, comme l'apolipoprotéine E". Par ailleurs, leur voie d'inhibition est différente de celle des anti-inflammatoires qui ciblent l'inflammation périphérique.
En résumé, ces composés seraient capables de contrer la production de molécules pro-inflammatoires par les cellules gliales sans pour autant avoir de conséquence négative sur le fonctions "normales" de ces cellules.
Source : J. Med. Chem. 2002;45:563-6. Northwestern University.
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