Cancer du sein non invasif : la radiothérapie post-opératoire efficace

Dans le cas du cancer du sein non invasif, une radiothérapie post opératoire diminue les risques de récidive et d'évolution vers le cancer invasif. Ces résultats sont issus d'une étude clinique conduite par The European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC).

Depuis des années, une radiothérapie post-opératoire était habituellement pratiquée chez des patientes atteintes d'un cancer du sein invasif de petite taille. Une étude, menée par l'EORTC, indique que la radiothérapie se révèle également efficace dans le traitement post-opératoire des cancers du sein non invasifs (carcinome in situ intraductal ou DCIS ). Le DCIS est le stade le plus précoce de la maladie cancéreuse mammaire. Il est détectable par mammographie du fait de la présence de microcalcifications. Il constitue 20 % des cancers du sein dépistés par mammographie. Son évolution spontanée conduit irrémédiablement à un cancer invasif. Cette étude, publiée dans le numéro du Lancet du 12 février, a été conduite dans 13 pays auprès de 1010 femmes atteintes de DCIS. Après chirurgie tumorale, les patientes ont été réparties en deux groupes : un groupe avec surveillance post opératoire et l'autre avec radiothérapie post opératoire. Après 4 ans de suivi médical, on note 6 % de récidive tumorale et 4 % d'évolutivité vers un cancer invasif dans le groupe traité contre 10 % de récidive tumorale et 8 % d'évolutivité vers un cancer invasif dans le groupe sans radiothérapie. Selon le Pr. I.Fentiman (Guy's Hospital, Londres), co-auteur de ces travaux, un suivi à plus long terme est nécessaire pour savoir si la radiothérapie post-opératoire augmente la survie. En ce qui concerne la plurifocalité tumorale, la mastectomie demeure, bien sur, le traitement de choix par rapport à la tumorectomie. Les auteurs précisent que d'autres études sont nécessaires afin de déterminer les facteurs de risques impliqués dans la récidive et dans la progression de la maladie. Enfin, le Dr J.P Julien (Centre Henri Becquerel, Rouen) estime qu'il faudra ensuite réaliser des sous-groupes afin de déterminer les femmes chez lesquelles une radiothérapie sera nécessaire ou pas. Source : The European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC)