L’avortement, un facteur de risque de dépression après une grossesse non désirée

Une étude américaine longitudinale effectuée chez les jeunes femmes américaines, montre que la dépression parmi celles qui ont eu une grossesse non désirée n’est pas indépendante du choix de garder ou non l’enfant. Les résultats montrent une tendance plus marquée à la dépression parmi les femmes mariées ayant avorté par rapport à celles ayant décidé de mener leur grossesse à terme.

L’étude, menée par David Reardon (Elliot Institute, Springfield, Illinois, EU), a porté sur une cohorte de 4463 jeunes femmes (âgées entre 14 et 21 ans en 1979) issues des données nationales de l’étude de la jeunesse utilisées par des professionnels du centre des études épidémiologiques de la dépression. Elle est reportée dans la revue British Medical Journal datée du 19 janvier.

Les participantes ont été questionnées en 1992 pour savoir si leur première grossesse avait été désirée ou non. Seules celles sans ayant répondu par la négative ont été retenues pour l’étude. Au total, 421 femmes ont soit accouché soit avorté entre 1980 et 1992. L’échelle de contrôle de Rotter a été utilisée pour évaluer l’état psychique des participantes.

Le score de Rotter a été similaire entre les femmes ayant avorté et celles ayant mené leur grossesse à terme (8,88 et 9,09).

Toutefois, les résultats ont montré qu’il y avait une augmentation significative de signes dépressifs cliniques concernant les femmes mariées qui avaient avorté par rapport à celles mariées qui avaient mené à terme leur grossesse.

Les niveaux d’états dépressifs ont été similaires concernant les femmes non mariées ayant avorté ou accouché.

Les auteurs pensent que ces différences entre femmes mariées et femmes non mariées est due en partie à l’appréhension des femmes non mariées d’éduquer un enfant seules, qui prend le dessus sur tout autre sentiment.

Les auteurs précisent que ces taux d’états dépressifs post-avortement sont probablement sous représentés en raison du nombre important de femmes n’osant pas avouer leur situation, un sentiment de honte et d’anxiété les empêchant de communiquer leur acte.

Source : BMJ 19 janvier 2002;324:151-2.