La longévité est limitée par les cellules souches des lignées germinales chez Caenorhabditis elegans

Ce sont les conclusions d’une équipe de chercheurs américains publiées aujourd’hui dans la revue Science. Les auteurs ont travaillé sur le ver nématode Caenorhabditis elegans et ont observé que chez cet organisme, l'espérance de vie était augmentée considérablement (environ 60%) lorsque les cellules souches des lignées germinales sont absentes. Ce phénomène n’est pas une conséquence de la stérilité, puisque ni l’absence des spermatozoïdes, ni celle des ovocytes ou bien même celle des cellules précurseurs méiotiques, ne sont responsables de cet effet.

Il avait déjà été constaté que si l’on détruisait les cellules précurseurs des lignées germinales Z2 et Z3 du ver Caenorhabditis elegans, cela induisait une prolongation moyenne de la durée de vie de 60%.

Nuno Arantes-Oliveira et al (Exelixis, Inc., San Francisco, Californie, EU), ont cherché à reproduire ces résultats de manière génétique en construisant des mutants déficients soit pour les cellules germinales (mes1(bn7)) soit pour un récepteur de la prolifération de la lignée germinale (glp-1).

Dans chacun des mutants, la durée de vie a été augmentée de manière similaire aux résultats antérieurs. Les chercheurs ont constaté que ni l’absence des cellules gonadiques mâles ou femelles, ni celle des cellules précurseurs germinales méiotiques, n’était responsable de cet allongement de la vie.

Ce phénomène, selon les auteurs, prouve que les cellules souches de la lignée germinale influencent la durée de vie et que celle-ci n’est donc pas déterminée à la naissance mais qu’elle se décide durant la vie adulte.

Cette plasticité de la durée de vie serait selon eux, et d’après des études antérieures, due en partie à l’influence des cellules germinales sur la production, ou sur la réponse, à une hormone stéroïdienne qui gouvernerait la longévité.

Source : Science 18 janvier 2002;295:502-5.