Le virus d'Ebstein-Barr (EBV) associé à un risque accru de sclérose en plaques (SEP) ?
Les résultats d'une étude prospective publiée dans le JAMA indiquent que l'EBV pourrait augmenter le risque de SEP, bien que d'autres co-facteurs soient requis pour le développement de la maladie.
Ces résultats sont rapportés par Ascherio et al. dans l'édition du 26 décembre du Journal of American Medical Association. Ces auteurs ont revu les données des études NHS (Nurses' Health Study) et NHS II pour lesquelles des prélèvements sanguins avaient été recueillis en 1989-90 et 1996-99. L'analyse était centrée sur 144 cas "définitifs ou probables" de SEP et 288 cas contrôles. Une sérologie était réalisée pour déterminer si une élévation en anticorps anti-EBV précédait l'apparition de la SEP.
Les auteurs ont pu analyser 18 cas de SEP avec des prélèvements sanguins réalisés avant l'apparition de la maladie : "Comparés avec leur contrôles, ces femmes avaient des titres (moyenne géométrique) d'anticorps contre EBV plus élevés". Cette élévation n'était pas retrouvée pour les anticorps anti-cytomégalovirus.
L'élévation des anticorps anti-EBV concernait des antigènes viraux exprimés durant la phase de réplication et de latence de l'EBV. "L'association la plus forte était trouvée avec les anticorps anti-EBNA-2 [antigène nucléaire] ; une différence en titre d'un facteur 4 pour cet anticorps était associé à une augmentation par 4 du risque de SEP", écrivent les auteurs.
Pour 126 cas de SEP, les prélèvements sanguins avaient été réalisés après la déclaration de la maladie. Une élévation significative en anticorps anti-EBV a été également notée par rapports aux contrôles, mais elle était plus faible que celle relevée pour les 18 autres cas.
Ascherio et al. estiment que ces résultats, en plus de ceux d'autres études cas-contrôles, apportent des éléments en faveur d'un rôle de l'infection par l'EBV dans l'étiologie de la SEP.
"Comme peu d'individus infectés par l'EBV développent une SEP, d'autres co-facteurs sont nécessaires", écrivent les investigateurs. "Ces facteurs peuvent être une prédisposition génétique et peut-être l'âge de la primo-infection ou l'infection par d'autres microbes".
Le Dr Gilden (Université du Colorado) discute de ces nouveaux résultats dans un éditorial du JAMA. Il observe notamment que de nombreux virus et agents pathogènes ont été reliés à la SEP sans qu'une relation étroite n'ait pu être établie avec précision. D'après ses conclusions : "Bien que la cause de la SEP n'apparaîtra vraisemblablement pas sous l'éclairage de l'EBV, la recherche d'une cause virale à la SEP doit continuer".
Source : JAMA 2001;286:3083-8, 3127-9.
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