La diméthyl-arginine asymétrique: un facteur de risque cardiovasculaire ?

Deux articles publiés dans le Lancet du 22 décembre apportent de nouveaux éléments sur la diméthyl-arginine asymétrique (ADMA). Le premier montre que l'AMDA est facteur prédictif important pour le risque cardiovasculaire dans les insuffisances rénales chroniques. L'autre publication suggère qu'une concentration élevée de cette molécule est liée à un risque cardiovasculaire plus élevé chez les sujets avec une fonction rénale normale.

Les auteurs de ces deux articles rappellent que l'AMDA est un inhibiteur endogène de la NO-synthase et qu'elle a été associée à un "dysfonctionnement endothélial" et au développement de l'athérosclérose dans la population générale. Par ailleurs, sa concentration plasmatique est plus élevée chez les patients en insuffisance rénale.

Zoccali et al. ont étudié la relation entre la concentration plasmatique de l'AMDA et l'évolution de 225 patients sous hémodialyse trois fois par semaine. Le suivi moyen dans cette étude était de 33,4 mois.

La concentration de l'AMDA était directement liée aux concentrations en L-arginine et fibrinogène, à la durée du traitement par dialyse et à la concentration en cholestérol. Elle était par contre inversement liée à la concentration en albumine. Les décès cardiovasculaires ont été responsables de 64 % (53/83) des décès enregistrés pendant le suivi. Les auteurs expliquent que l'ADMA plasmatique apparaît comme le second facteur prédictif (derrière l'âge) de mortalité et d'accident cardiovasculaire.

"Chez les patients en hémodialyse, l'ADMA plasmatique est un élément prédictif fort et indépendant pour la mortalité globale et l'évolution cardiovasculaire", concluent les auteurs.

Dans une autre publication du Lancet du 22 décembre, Valkonen et al. montrent que chez des hommes d'âge moyen et non fumeurs, ceux dont la concentration plasmatique en AMDA était supérieure à 0,62 µmol/L avaient un risque d'événement coronarien aigu 3,9 fois plus élevé que pour les concentrations inférieures.

L'ensemble de ces données semble donc confirmer l'importance de la diméthyl-arginine asymétrique comme facteur prédictif du risque cardiovasculaire.

Source : Lancet 2001;358:2113-7, 2127-8.