Thérapie de groupe et cancer du sein métastatique
Chez les femmes traitées pour un cancer du sein métastatique, la thérapie de groupe ne permet d'allonger la survie, indique une nouvelle étude. Cependant, elle est associée à une meilleure qualité de vie en termes de perception de la douleur et d'état psychologique global.
Cette étude a été publiée aujourd'hui dans la revue médicale the New England Journal of Medicine. Le Dr Pamela Goodwin (Mount Sinaï Hospital, Toronto) et ses collaborateurs ont étudié l'impact d'une thérapie de groupe qui encourage les participantes à se soutenir entre elles et à exprimer leurs sentiments face à la maladie.
Au total, 235 femmes avec un cancer du sein métastatique ont participé à l'étude. Leur espérance de vie était estimée supérieure à trois mois et elles recevaient toutes le traitement standard pour la prise en charge de leur cancer.
158 d'entre elles, âgées en moyenne de 50 ans ont participé aux séances de thérapie de groupe ("supportive-expressive therapy"). Cette thérapie se décomposait en séances hebdomadaires de 90 minutes auxquelles participants 8 à 12 patientes. L'objectif était de faciliter le soutien entre les patientes et à stimuler l'expression de leurs sentiments par rapport à la maladie et leur image, son influence sur les rapports sociaux ou d'autres aspects de leur vie. La thérapie devrait être suivie pendant au minimum un an.
Le groupe contrôle n'a pas bénéficié de ce type de thérapie de groupe mais pouvait recevoir une aide psychologique adéquate.
Toutes les participantes ont rempli un questionnaire qui permettait d'évaluer leur état psychologique et social ainsi que leur perception de la douleur.
Les patientes qui participaient au programme de thérapie de groupe ont une amélioration plus marquée de leurs symptômes psychologiques et ont déclaré ressentir moins de douleurs que les patientes du groupe contrôle. Le bénéfice était plus marqué chez les patientes dont la situation psychologique était la plus difficile au début de l'étude.
Le programme ne s'est toutefois pas traduit par une amélioration de la survie, les différences en survie médiane n'étant pas statistiquement différentes entre les groupes : 17,9 mois avec la thérapie de groupe et 17,6 mois dans le groupe contrôle.
L'atout principal de la thérapie de groupe utilisée réside donc dans l'amélioration de certains critères de la qualité de vie. A ce titre, cette approche mériterait d'être mieux étudiée pour définir quelles sont les patientes qui en bénéficieraient le plus.
Source : N Engl J Med 2001;245:1719-26
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