Les participants aux essais cliniques ont souvent des idées fausses sur ces protocoles de recherche
Une étude menée par le Dana Farber Cancer Institute indique que les participants à des essais cliniques sur le cancer ont un avis souvent erroné sur divers aspects de ces traitements. Ces idées fausses sont quelquefois partagées par les investigateurs.
Cette enquête a été conduite par Steven Joffe et des confrères du Centre anticancéreux Dana-Farber à Boston. Ils ont interrogé à l'aide d'un questionnaire 287 patients cancéreux qui étaient entrés dans des essais cliniques de phase I, II ou III pour le traitement de leur cancer. En tant que participants à ces essais, ils avaient tous signé un formulaire de consentement pour leur participation.
L'objectif ici de mieux connaître les opinions des participants sur les modalités et la finalité des essais dans lesquels ils étaient impliqués. Le questionnaire utilisé dans l'étude été complété par 207 patients.
La grande majorité (90 %) était satisfaite de la procédure de consentement (compréhension des termes, richesse des informations fournies, etc.) et la plupart se déclarait bien informée. Les trois quarts savaient que l'objet des essais cliniques était d'améliorer le traitement des patients futurs et 71 % savaient qu'ils n'en tireraient pas forcément un bénéfice médical.
Néanmoins, 29 % pensaient qu'il avait été démontré que le traitement étudié dans l'essai était le meilleur pour leur type de cancer et 38 % estimaient que le traitement de l'essai ne présentait pas plus de risques que le traitement standard.
Parmi les investigateurs de ces essais, seulement "28 sur 61 (46 %) ont reconnu que la raison principale des essais cliniques était le bénéfice apporté aux prochains patients".
"Il est important de réaliser que les essais cliniques sont construits principalement pour améliorer le traitement dans le futur", commente le Dr Joffe. "Les patients d'aujourd'hui tirent les bénéfices des connaissances acquises dans les précédents essais cliniques. Poursuivre la participation aux essais est essentielle parce que, sans elle, nous serons incapables de faire des progrès pour la prochaine génération de patients avec un cancer".
Pour ces différentes raisons, Joffe et ses confrères proposent que l'information sur les essais cliniques soit renforcée ou recentrée. Une meilleure compréhension de la part des investigateurs et des patients pourrait éviter d'éventuels conflits entre ces deux parties.
Source : Lancet 2001;358:1772-7. Dana-Farber Cancer Institute.
Descripteur MESH : Essais , Patients , Compréhension , Boston