Traitement par électrolyse du cancer du foie

Des chercheurs australiens ont présenté leurs travaux sur le traitement du cancer du foie par électrolyse à l’Annual Scientific Meeting of the Royal Australasian College of Surgeons. Leur étude semble montrer des résultats prometteurs concernant les cas de récidive et selon les auteurs cette méthode a beaucoup moins d’effets secondaires que la chirurgie de résection.

Guy Maddern et son équipe du département de chirurgie à l’université d’Adélaïde (Australie), ont développé une technique chirurgicale consistant à insérer des électrodes dans les tumeurs et autour des tissus hépatiques, puis à faire passer un faible courant électrique au travers.

Cette technique, appelée électrolyse, détruit, selon les auteurs, «la tumeur et le tissu hépatique de la même façon qu’elle détruit les follicules pileux indésirables». Toujours selon les auteurs, cette technique serait beaucoup moins traumatisante pour le tissu normal que l’est l’actuelle chirurgie consistant en l’ablation des tumeurs.

Dix patients jugés inopérables par les techniques classiques de chirurgie à cause de l’extension de leurs tumeurs ont bénéficié de cette technique au Queen Elizabeth Hospital. Neuf d’entre eux avaient des métastases hépatiques provenant d’un cancer du colon, et seulement un des patients avait un cancer du foie.

Le suivi moyen des patients a été de neuf mois. Huit patients sur dix n’ont pas eu de réapparition de tumeur à l’endroit du traitement. Cinq de ces huit patients ont développé des métastases dans d’autres régions et 3 n’ont pas montré de récidive.

Les chirurgiens sont enthousiastes à la vue de ces résultats mais ils ont édicté des critères très strictes pour pouvoir bénéficier de l’électrolyse. Tout d’abord il faut que les patients soient opérables, c’est à dire pouvant supporter une chirurgie abdominale. Ensuite les patients ne doivent pas avoir de tumeurs non traitables en dehors du foie.

Le docteur Teague, chercheur au département de chirurgie de l’hôpital, tient cependant à préciser que «même si ces essais sont prometteurs, il n’est pas encore possible de dire si la procédure est bénéfique sur le long terme».

Source : Adelaide University 8 novembre 2001.