Les anti inflammatoires non stéroïdiens auraient des effets prometteurs sur des modèles murins de la maladie d’Alzheimer
Des chercheurs de la Mayo clinic et de l’école de médecine de l’université de Californie à San Diego (EU), ont montré sur des cellules en culture et chez la souris que certains anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pouvaient diminuer les plaques de la forme mutée du peptide amyloïde bêta 42 (ABêta42) se formant dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Parmi ces médicaments, l’ibuprofène notamment, semble avoir un effet certain à des doses normales, et ce de manière indépendante de la voie anti inflammatoire classique faisant intervenir l’inhibition des cyclooxygénases COX.
Les AINS sont connus pour inhiber l’action des COX dans les processus d’inflammation mais leur action dans la maladie d’Alzheimer, reconnue par ailleurs bénéfique pour le traitement de ses symptômes, n’était pas encore élucidée.
Les chercheurs ont regardé les effets de quelques AINS, dont l’ibuprofène, l’indométacine et l’arthrocine sur des cellules en culture ainsi que sur des modèles murins de la maladie d’Alzheimer.
Les résultats ont montré que ces trois médicaments réduisaient de près 80% la production du peptide Abêta42 dans différentes lignées cellulaires, au profit de la synthèse de l’isoforme ABêta(1-38). Cet effet n’ a pas semblé être lié à l’inhibition de l’activité de la COX, la cible principale des AINS.
De plus, l’administration d’ibuprofène aux souris produisant le précurseur du peptide ABêta42, a eu pour effet de diminuer l’accumulation de ce peptide dans leur cerveau.
«Si ces découvertes sont applicables à l’homme », commente le docteur Bart de Strooper dans une lettre d’accompagnement de la revue Nature, «ces médicaments deviendront de puissants traitements pour cette pathologie neurodégénérative dévastatrice».
Les auteurs pensent que les AINS agissent directement sur les plaques d’amyloïde anormales du cerveau en réduisant le niveau de Abêta42 indépendamment de l’activité COX et que cette baisse de la forme pathologique Abêta42 pourrait être ciblée de manière thérapeutique sans les effets indésirables des anti inflammatoires.
Source : Nature 2001;414:212-6 et 159-60.
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