Traiter la crise douloureuse associée à la drépanocytose

Les crises douloureuses vaso-occlusives sont une des caractéristiques de la maladie drépanocytaire. Le poloxamer 188 est un surfactant qui permet d'améliorer la microcirculation. Testé dans un essai randomisé, ce surfactant permet de réduire la durée des crises douloureuses vaso-occlusives, surtout chez les enfants. Les auteurs de cette étude estiment que cet effet positif demande à être confirmé.

On estime que les crises douloureuses associées à la maladie drépanocytaire sont imputables à une obstruction de la microvascularisation.

Dans le JAMA du 7 novembre, Orringer et al. rapportent l'étude du poloxamer 188 purifié ou PP188. Brièvement, le PP188 améliore le flux sanguin microvasculaire en réduisant la viscosité du sang.

Cette molécule a été testée dans un essai randomisé en double aveugle avec contrôle placebo. Au total, 255 patients atteints de drépanocytose sont entrés dans cet essai multicentrique mené aux Etats-Unis. Tous ces patients avaient été hospitalisés en raison d'une crise douloureuse.

Dans le groupe PP188, les patients ont reçu le PP188 en perfusion à un dosage de 100 mg/kg pendant une heure puis à 30 mg/kg par heure pendant 47 heures. L'autre groupe a reçu un placebo.

Le PP188 a été associé à une réduction moyenne de la durée des crises douloureuses : 141 heures dans le groupe placebo comparé à 133 heures dans le bras PP188.

Une analyse détaillée montre que cet effet était plus marqué chez les patients de moins de 15 ans. Pour ces patients sous PP188, la réduction de la durée moyenne de la crise était de 21 heures. Pour les patients qui recevaient également de l'hydroxyurée, la réduction moyenne était de 16 heures.

Enfin, les patients sous P188 étaient proportionnellement plus nombreux à voir leur crise disparaître (absence de douleur, arrêt des analgésiques, marche possible).

En conclusion, les auteurs expliquent que le PP188 a un effet positif sur la résolution de la crise douloureuse. Globalement, l'effet est relativement faible, sauf chez les moins de 15 ans et les patients sous hydroxyurée. "Il est important de confirmer ces observations dans de futurs essais prospectifs", concluent Orringer et al..

Source : JAMA 2001;286:2099-106