Les MMP semblent cruciales dans les hépatites

L'inhibition des métalloprotéinases de la matrice extracellulaire pourrait se révéler utile pour les patients avec une insuffisance hépatique aiguë. Un groupe de recherche a en effet montré que ce type d'inhibiteur empêchait la destruction des hépatocytes dans un modèle particulier d'hépatite mortelle chez la souris.

Des infections virales, la consommation abusive d'alcool ou l'absorption massive de produits hépatotoxiques peuvent conduire à une perte rapide des fonctions hépatiques. Il est maintenant établi que le tumor necrosis factor (TNF) joue un rôle clé dans ces processus associés aux hépatites B et C ou à la consommation d'alcool.

Dans le cas de l'hépatite C, cette cytokine pro-inflammatoire est tenue comme principale responsable de l'évolution de la maladie. On sait aussi que le TNF stimule la sécrétion des métalloprotéinases extramatricielles (MMP).

Dans un article paru dans Nature Medicine de novembre, Wielockx et al ont émis l'hypothèse que ces MMP pouvaient avoir un rôle actif sur la destruction des hépatocytes dans ces pathologies. Ils rappellent dans leur publication que les MMP sont des protéases capables de dégrader et restructurer la matrice extracellulaire.

Cette hypothèse a été testée chez un modèle murin d'hépatite fulminante médiée par le TNF. Un inhibiteur à large spectre des MMP a été administré à ces souris.

Ce traitement a permis de réduire la mortalité de façon significative. De plus, l'inhibiteur de métalloprotéinases a limité la nécrose et l'apoptose des hépatocytes. Des effets positifs ont été observés au travers d'une réduction de l'infiltration des leucocytes dans le foie.

Ces résultats confirment le rôle des MMP dans les hépatites aiguës ou fulminantes où le TNF est impliqué. Leur inhibition pourrait donc contrer la destruction massive des hépatocytes.

Le TNF possède également la faculté de détruire de façon sélective les cellules tumorales mais cette propriété a été abandonnée en raison de la toxicité des doses à employer pour cet effet. Wielockx et al ajoutent qu'il est possible d'éviter l'effet létal du TNF (du moins chez des souris) dans ce contexte grâce à un inhibiteur des MMP.

Source : Nature Med 2001;7(11):1202-8.