Recherche en cancérologie : les USA toujours devant ?
Les Etats-Unis restent en tête des nations qui publient le plus dans le domaine de la recherche clinique en cancérologie. L'Italie, la Grande Bretagne, le Japon et la France sont dans le peloton de tête.
Le Dr Francesco Grossi (Université d'Udine, Italie) a réalisé une analyse bibliométrique avec pour objectif initial d'évaluer la place de l'Italie dans le domaine de la recherche clinique en cancérologie. L'étude était restreinte à la période 1995-1999 et aux publications qui relataient des essais de phase I, II ou III.
Plus de 3.200 articles ont été identifiés mais l'analyse s'est concentrée sur 25 pays qui avaient publié au moins 10 essais pertinents selon les critères retenus. Les résultats ont été présentés aujourd'hui à ECCO 11, la conférence européenne sur le cancer qui se déroule à Lisbonne.
L'impact factor (IF), qui est un indicateur de la qualité de la revue, a été pris en compte. Comme on pouvait s'y attendre, l'impact factor moyen des publications d'Amérique du Nord était légèrement supérieur à celui des études européennes (3,54 comparé à 3,14).
Les Etats-Unis sont en tête en nombre de publications avec 37,7 % des articles retenus par les auteurs de l'étude. L'Italie est en deuxième position avec 9,8 % des publications, un résultat surprenant selon Grossi et ses confrères.
"Globalement, les résultats étaient attendus. On attendait les Etats-Unis, la Grande Bretagne, le Japon et la France dans le peloton de tête. Nous avons été surpris par la place de l'Italie", commente le Dr Grossi.
Ainsi, 8,5 % des publications retenues étaient anglaises, 6,91 % japonaises, 6,27 % françaises et 5,22 % allemandes. Au final, si l'on tient compte des 10 premiers pays dans ce classement, l'Europe se situe au même niveau que les Etats-Unis.
"Il est intéressant de noter que la majorité des essais de phase I ont été publiés en Amérique du Nord tandis que la plupart des essais de phase III ont été conduites en Europe. L'EORTC (European Organization for Research and Treatment of Cancer) est le groupe collaboratif le plus actif", poursuit Grossi.
La place des essais de phase I aux Etats-Unis peut s'expliquer par le nombre très élevé d'entreprises de biotechnologie dans ce pays comparé aux autres nations. Avec un tel réservoir, il paraît normal que les premiers essais de molécules à potentiel thérapeutique y soient plus nombreux.
Bien entendu, les publications en cancérologie sont bien plus nombreuses que le nombre retenu pour l'étude du Dr Grossi. D'une façon générale, on estime que les professionnels de santé devraient lire 19 publications médicales ou scientifiques chaque jour pour rester au courant des derniers progrès. On voit dans ces conditions tout l'intérêt d'établir des guides de bonne pratique médicale et des standards ou recommandations.
Source : Federation of European Cancer Societies
Descripteur MESH : Tête , Italie , France , Japon , Recherche , Publications , Essais , Amérique du Nord , Europe , Biotechnologie , Classement , Santé , Thérapeutique