Une protéine d’adhésion cellulaire favoriserait l’athérosclérose

Des chercheurs américains publient dans la revue Journal of Clinical Investigation leurs travaux concernant un marqueur cellulaire, CD44, une protéine d’adhésion cellulaire qui serait impliquée dans la formation d’athéromes chez la souris et qui aurait un homologue chez l’homme.

CD44 est une protéine d’adhésion exprimée à la surface des cellules vasculaires et pro-inflammatoires et qui induit leur activation. Elle assure également l’adhésion des lymphocytes activés au niveau des cellules de l’endothélium et des muscles lisses.

Ellen Pure et ses collègues, afin de tester le rôle potentiel de CD44 dans la formation d’athéromes, ont observé les phénotypes de descendants de souris issus de croisements entre des souris sujettes à l’athérosclérose car déficientes pour le gène apoE (apoE-/-) et des souris déficientes pour le marqueur CD44 (CD44-/-).

Les chercheurs ont remarqué une réduction de 50 à 70% de lésions aortiques chez les souris CD44-/- comparées aux souris hétérozygotes CD44-/+ ou au souris sauvages. D’autres recherches ont montré que le recrutement des macrophages au niveau des lésions athéromateuses était réduit chez les souris CD44-/-.

De même, l’expression de la molécule VCAM-1 a montré que CD44 était nécessaire à l’activation des cellules du muscle lisse. Enfin, les auteurs ont montré que l’acide hyaluronique, le principal ligand de CD44, était surexprimé au niveau des lésions des souris apoE-/-.

« C’est la première fois qu’on montre que l’absence de CD44 est liée à une réduction de l’athérosclérose », a déclaré le docteur Pure. « Nous savons que CD44 existe également chez les humains et que le polymorphisme de son gène existe. Il nous reste à savoir si ce polymorphisme est lié avec le degré d’athérosclérose », a-t-elle ajouté.

Le docteur pure pense que CD44 peut être une cible thérapeutique dans l’avenir car à «l’instar d’autres molécules d’adhésion, CD44 n’est pas nécessaire au bon fonctionnement du système immunitaire et donc la variation de son expression ne devrait pas compromettre le système immunitaire des patients», a-t-elle conclut.

Source : J Clin Invest 2001;108 :1031-40.