Menaces terroristes biologiques et chimiques : plan d’action de l’OMS
Face à la vague d’attentats qu’ont connus les Etats-Unis le 11 septembre dernier, et en réaction aux rumeurs de menaces biologiques et chimiques, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rappelle la création en avril 2001 d’un réseau de surveillance et d’action internationale face aux attaques terroristes biologiques et chimiques.
Les ministères de la santé des principaux pays industrialisés ont déjà pour la plupart des plans d’actions développés par des experts nationaux ou internationaux en cas de suspicion d’attaques bactériologiques ou chimiques.
Si nécessaire, l’OMS édite un guide technique nommé ‘Health Aspects of Biological and Chemical Weapons’ qui répertorie les démarches à suivre en cas d’utilisation avérée d’agents infectieux ou de produits chimiques.
L’OMS a récemment constitué un réseau international d’alerte, dénommé The Global Outbreak Alert and Response Network remis à jour régulièrement, sur l’émergence de nouvelles maladies ou pathologies.
Ce réseau regroupe des informations sur des actions préventives et les réponses à apporter face aux menaces biologiques et chimiques. Ces informations sont mises à la disposition des ministres de la santé des différents pays.
Les plans d’actions sont coordonnés par les services de l’OMS, et mis à disposition des instances gouvernementales des différents pays.
Ce réseau a été officiellement lancé en avril 2001 et il relie 72 organisations à travers le monde, qui pour la plupart sont préparées à la détection des pathogènes dangereux ainsi qu’au diagnostic et à la prévention des agents toxiques non conventionnels.
Le premier objectif de ce réseau est de collecter toutes les informations possibles et disponibles sur des rumeurs, des suspicions ou des cas d’utilisation d’agents dangereux non conventionnels, que ces informations soient officielles ou non. C’est ce que l’OMS appelle la ‘Global Disease Intelligence’.
Les informations proviennent des différents ministères de la santé, des bureaux de l’OMS ou d’organisations non gouvernementales, comme Médecins sans frontières.
Le deuxième objectif du réseau sentinelle internationale est de vérifier les informations et les cas de terrorisme. Chaque jour, des équipes d’évaluation du risque se réunissent et déterminent le degré d’importance des évènements reportés par les branches du réseau. Un rapport est ensuite transmis par voie électronique à quelques services de l’OMS à travers le monde. De juillet 1998 à août 2001, 578 évènements suspects ont été vérifiés dans 132 pays.
Le troisième point très important de la surveillance est de donner l’alerte en temps réel. Pour cela, 191 pays sont interconnectés et reçoivent en même temps l’information sur les suspicions ou sur les cas avérés d’attaque.
Enfin, l’organisation doit fournir des réponses rapides à la démarche à suivre en cas d’attaque terroriste biologique ou chimique. Des supports électroniques sont diffusés à travers le réseau incluant la confirmation des diagnostics, le degré de dangerosité des agents employés, la détection des cas, la gestion des personnes atteintes ainsi que la logistique à déployer.
Des équipes de l’OMS à Genève se préparent à des interventions de ce genre dans les 24 heures qui suivent l’attaque présumée. Depuis la création du réseau, l’OMS est intervenue pour répondre à des attaques en Afghanistan, au Bangladesh, en Egypte, en Ethiopie, au Kosovo, en Arabie Saoudite, en Sierra Leone, au Soudan, en Ouganda et au Yémen.
La gestion de l’attaque biologique par le virus Ebola en Ouganda a démontré la capacité de l’OMS à coordonner une réponse internationale efficace face à une action de non droit manifeste.
Source : OMS 2001 Responding to the deliberate use of biological agents and chemicals as weapons. http://www.who.int/emc/deliberate_epi.html
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