L'infection par le virus West Nile plus importante que prévu
Au cours de l'été 1999, la ville de New York a connu pour la première fois une épidémie d'encéphalites et méningites dues au virus West Nile. Le système de surveillance hospitalier a identifié 59 cas sévères mais une nouvelle étude indique que des milliers de cas symptomatiques ou asymptomatiques n'avaient probablement pas été diagnostiqués.
Une étude publiée par le Dr Farzard Mostashari et plusieurs collaborateurs américains a évalué d'une façon plus précise les conséquences de l'épidémie de fièvres West Nile survenue à New York pendant l'été 1999. Leurs résultats sont publiés dans le Lancet du 28 juillet.
Le système de surveillance avait recensé 59 hospitalisations imputables au virus (dont 7 décès) et 3 cas moins graves. Les cas sévères présentaient un tableau de méningo-encéphalite.
L'équipe de Mostashari a recherché la présence d'anticorps dirigés contre le virus dans un échantillon de la population urbaine résidant dans une zone de 7,3 km2 autour de l'épicentre de la flambée.
677 personnes ont été testées : 19 étaient séropositives pour le virus West Nile. D'après les chercheurs, 32 % des personnes séropositives avaient présenté un épisode fébrile au cours de l'épidémie comparé à 11 % (70/648) des personnes séronégatives.
L'état de séropositivité pour le virus West Nile était associé à un syndrome fébrile : fatigue, céphalées, myalgies, douleurs articulaires. Ce syndrome était 7,4 fois plus fréquent chez les patients séropositifs que chez les séronégatifs pour le virus West Nile.
En se basant sur les 59 cas de méningo-encéphalites diagnostiqués, les auteurs estiment que cette épidémie a entraîné 8.200 (3.500 à 13.000) infections par le virus West Nile, dont 1.700 infections fébriles.
En conclusion, le Dr Mostashari souligne que le virus tend à s'établir dans le Nord-Est des USA et qu'il risque de gagner d'autres régions. Dans ce contexte, une attention particulière doit être portée aux patients avec un état fébrile durant les périodes d'infections.
Le Dr Hubalek (Institut de Biologie des Vertébrés, République Tchèque) commente ces données dans un éditorial du Lancet : "En conclusion, la bonne nouvelle est que moins de 1 % des infections par le virus West Nile évolueront vers un tableau de méningo-encéphalite. La mauvaise nouvelle est que plus de 90 % des cas légers et modérés ne sont pas diagnostiqués correctement, et que la sévérité des symptômes et le taux de mortalité pourrait varier selon les flambées. Les facteurs qui influencent ces variations devraient être étudiés".
Source : Lancet 2001:261-4, 254.
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