Vieillissement : marcher plus pour éviter un déclin cognitif ?
L'activité physique réduit le risque de déclin cognitif chez les femmes âgées, indique une étude américaine menée auprès d'environ 6.000 femmes. Le bénéfice est visible même pour une activité modérée.
Le Dr Kristine Yaffe et des collaborateurs de l'Université de Californie ont réalisé une étude prospective afin d'étudier la relation entre l'activité physique et le déclin cognitif chez les femmes âgées. Ce travail a fait l'objet d'une publication dans la nouvelle édition d'Archives of Internal Medicine.
Plusieurs travaux avaient déjà indiqué que l'exercice physique était associé à une réduction de ce risque. Cependant, la plupart de ces travaux étaient des études transversales dont les résultats n'étaient par toujours ajustés en fonction de facteurs confondants.
Cette nouvelle étude a été réalisée sur un groupe de 5.925 femmes de 65 ans et plus. Elles ne présentaient ni trouble cognitif ni limitation physique au début de l'étude. Leur activité physique a été évaluée à partir des distances totales parcourues à pied chaque semaine au cours d'exercices particulier et d'activité de routine. L'énergie dépensée en marchant, en montant l'escalier ou lors d'activités diverses a également été mesurée. Le suivi était de 6 à 8 ans.
Les auteurs ont montré que celles dont l'activité physique était la plus importante au début de l'étude étaient celles qui étaient le moins enclin à développer un déclin cognitif au cours du suivi.
Quatre groupes ont été définis selon la distance parcourue par semaine : la distance médiane parcourue était d'environ 1,1 km pour le groupe le plus faible, 4,4 km pour le deuxième, 12,3 km pour le troisième et 28 km pour le groupe le plus actif.
Dans ces groupes, le pourcentage de déclin cognitif au cours du suivi était respectivement de 24 %, 22 %, 18 % et 17 %. Des résultats comparables ont été obtenus à partir de la dépense énergétique.
En prenant en compte plusieurs facteurs confondants (âge, instruction, tabagisme, antécédents médicaux…), le risque de déclin cognitif restait quand même inférieur chez celles qui marchaient le plus par rapport à celles qui marchaient le moins (odds ratio = 0,66 ; IC 95 % = 0,54-0,82).
"D'autres recherches sont nécessaires afin de déterminer si des programmes d'activité physique peuvent prévenir des troubles cognitifs significatifs sur le plan clinique et pour vérifier que nos résultats peuvent être répliqués sur d'autres populations", concluent les auteurs.
Source : Arch Intern Med 2001;161:1703-8.
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