Les maladies inflammatoires intestinales plus fréquentes chez les gauchers

Certaines études ont déjà suggéré que la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique pouvaient être plus fréquentes chez les gauchers. Néanmoins, le lien entre la latéralité et ces affections n'était pas constant selon les études. De nouveaux travaux semblent confirmer l'idée selon laquelle les maladies inflammatoires intestinales seraient jusqu'à deux fois plus fréquentes chez les gauchers.

Cette relation a été récemment étudiée par le Dr Morris et des collaborateurs de l'University College Hospital Medical School de Londres. Ces auteurs rendent compte de leur travail par une publication dans la revue Gut de ce mois.

Cette enquête est fondée sur l'étude de deux cohortes de personnes nées en 1958 et 1970 en Grande-Bretagne. La latéralité des participants avait été déterminée lorsque les sujets avaient moins de 10 ans.

Les cas de maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique ont été identifiés dans ces cohortes lorsque les sujets avaient 33 et 26 ans. Au total, près de 17.000 personnes ont été inclues dans l'étude.

Il y avait plus de gauchers chez les hommes que chez les femmes, mais le sexe n'est pas apparu associé à un risque plus élevé de maladie inflammatoire intestinale. Par contre, elles paraissaient plus fréquentes dans la cohorte née en 1970 que chez celle née en 1958.

En combinant les deux cohortes, 71 personnes avaient une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique. Le risque d'être touché par une de ces affections était 2,13 (IC 95 % = 1,20-3,78) fois plus élevé chez les gauchers que chez les droitiers. Un risque similaire a été mesuré lorsque la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique étaient étudiées séparément, bien que le risque ne soit pas statistiquement significatif au vu de l'intervalle de confiance.

Le Dr Morris et ses collaborateurs soulignent que l'explication de cette relation reste incertaine : "Cela pourrait refléter des traits génétiques communs, des facteurs environnementaux agissant tôt dans la vie, ou une combinaison de ces facteurs".

Source : Gut : 2001;49:199-202.