Progression des complications rénales hypertensives : IEC ou inhibiteurs calciques ?
Un essai a comparé l'efficacité du ramipril (inhibiteur de l'enzyme de conversion) et de l'amlodipine (inhibiteur calcique) sur la progression de la néphropathie hypertensive. Comparé à l'amlodipine, le ramipril ralentit la progression de l'atteinte rénale chez les patients avec une protéinurie. Ce résultat est indépendant du contrôle de la pression artérielle.
Cette étude randomisée en double aveugle a été conduite auprès de 1.094 patients Afro-américains hypertendus et avec une néphropathie hypertensive. Les premiers résultats font l'objet d'une publication rédigée dans le JAMA du 6 juin par le groupe d'étude AASK (African American Study of kidney Disease and Hypertension).
Trois traitements ont été évalués : amlodipine (5-10 mg par jour), ramipril (2,5-10 mg par jour) et un bêta-bloquant, le metoprolol (50-200 mg par jour).
Une analyse intérimaire a conduit à l'arrêt de l'amlodipine : chez les patients avec une protéinurie initiale, la diminution des fonctions rénales était plus lente avec le ramipril qu'avec l'amlodipine. La comparaison du ramipril et du metoprolol est poursuivie. D'autres médicaments pouvaient être utilisés pour le contrôle de l'hypertension.
Le premier critère d'évaluation était la diminution du débit de filtration glomérulaire (DFG). Le ramipril a donné de meilleurs résultats que l'amlodipine : diminution plus lente (de 36%) du DFG sur trois mois, réduction de 38 % du risque de diminution marquée du DFG (>50 %), d'insuffisance rénale terminale ou de décès. La protéinurie était plus faible dans le groupe ramipril.
Les bénéfices (sur la DFG, le risque d'insuffisance rénale et de décès) du ramipril par rapport à l'amlodipine était visibles sur trois ans chez les patients avec une protéinurie (rapport protéine/créatinine > 0,22). Par contre, il n'y avait pas de différence sur trois ans sur l'ensemble de la cohorte en terme de déclin du DFG.
"Soit l'inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC), le ramipril, a exercé un effet protecteur soutenu sur la fonction rénale, particulièrement chez les patients avec une protéinurie initiale, soit l'inhibiteur calcique, l'amlodipine, a eu un effet néfaste", commente le Dr Papademetriou (Veterans Affairs Medical Center) dans un éditorial.
"Un effet bénéfique du traitement par IEC est l'explication la plus vraisemblable", ajoute-t-il.
Source : JAMA 2001;285:2719-28, 2774-6.
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