Des Japonais inventent le pontage coronarien endoscopique sur cœur battant
Des chirurgiens japonais annoncent avoir développé une nouvelle méthode de pontage coronarien à cœur battant. Réalisée par voie endoscopique, sur thorax fermé, cette technique de chirurgie cardiaque mini-invasive a été testée avec succès sur deux patients.
Outre d’éviter une thoracotomie, cette technique sur cœur battant évite de réaliser une circulation extracorporelle, sources de possibles complications.
Le Dr Go Watanabe et ses collègues de l’Université de médecine et de pharmacie Toyama (Toyama-shi Sugitani) rapportent dans le Lancet avoir développé un stabilisateur endoscopique par succion qui permet d’immobiliser la zone du cœur à opérer, celle sur laquelle chemine l’artère coronaire obstruée.
Cette nouvelle technique a été utilisée, après consentement éclairé, chez deux hommes âgés de 68 et 76 ans qui présentaient une atteinte monotronculaire isolée, en l’occurrence de l’artère interventriculaire antérieure.
Le stabilisateur endoscopique et les instruments chirurgicaux ont été introduits au niveau du 4e espace intercostal par l’intermédiaire de quatre petits orifices : deux de 12 mm de diamètre, deux de 15 mm.
L’extrémité distale de ce stabilisateur, par ailleurs réutilisable, consiste en un tube flexible qui peut s’enrouler en forme d’anneau et se plaquer sur la paroi antérieure du ventricule gauche. Un système de succion attaché à cette extrémité distale flexible transmet une pression négative de 400 millimètres de mercure qui permet, par un effet de ventouse, au chirurgien d’opérer sans être gêné par les mouvements du cœur battant.
Après dilatation du poumon gauche, l’artère mammaire interne gauche a été disséquée au bistouri à ultrasons. Son extrémité distale a été sectionnée après passage de 10.000 unités d’héparine et préparée pour l'anastomose. Le péricarde a ensuite été ouvert pour permettre l’abord de l’artère interventriculaire.
Plusieurs types d’instruments ont été utilisés pour procéder à l’artériotomie puis au pontage coronarien endoscopique : pinces, écarteur, appareil de succion, ciseaux, aiguilles. Le temps nécessaire à l’anastomose a été de 25 à 40 minutes.
" Il n’y a pas eu d’arythmie peropératoire, ni d’hémorragie postopératoire. Les patients n’ont pas eu besoin d’être admis en unités des soins intensifs après l'intervention. Tous deux ont pu quitter l’hôpital à J+4 après l’opération. Les angiographies devaient par la suite montrer la perméabilité des deux pontages ", concluent les chirurgiens japonais.
Source : Lancet, 1999, 18-25 décembre, Vol.354, 2131-2.
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