Rein polykystique, polycystine 2 et transport ionique

Environ 10 à 15 % des cas de maladie polykystique rénale dominante sont liés à une mutation sur le gène PKD2. Ce gène code pour la polycystine 2, dont la fonction était jusqu'alors inconnue. Des chercheurs argentins et américains ont démontré que la polycystine 2 était un canal à cations non sélectif et sa dérégulation pourrait affecter le transport des électrolytes dans le rein.

Ce résultat vient d'être publié dans la revue PNAS par Gonzalez-Perrettet al.. Ces auteurs rappellent que la maladie polykystique rénale autosomique dominante (PKD) est une affection fréquente. "C'est la maladie monogénique la plus fréquente chez l'homme, avec une fréquence comprise entre 1:400 et 1:1000".

Deux gènes ont été liés à la maladie. Certains cas de PKD (85 % environ) sont causés par des mutations sur le gène PKD1, codant pour une protéine nommée polycystine 1. Les autres cas sont dus à une altération du gène PKD2, codant la polycystine 2. La fonction de ces protéines n'est pas connue avec précision mais il a été montré que ces deux protéines pouvaient interagir.

Les travaux de Gonzalez-Perrettet al. apportent des informations significatives sur la fonction de la polycystine 2, puisqu'ils viennent de montrer que cette protéine est un canal cationique non sélectif, pouvant se présenter sous plusieurs états et dont l'activité peut être inhibée par les ions Ca²⁺.

Le rôle de cette protéine permet de mieux comprendre les mécanismes à l'origine de la maladie, qui semble donc liée à un déréglement du transport des ions dans les cellules affectées. Selon les auteurs, il se pourrait que des mutations dans la protéine polycystine 1 puissent également pertuber l'activité du canal polycystine 2, puisqu'il a été montré que ces deux protéines pouvaient interagir de façon directe, du moins in vitro.

Source : Proc Natl Acad Sci USA, early edition, 26 décembre 2000.