Traitement de la schizophrénie : les nouveaux antipsychotiques ne sont pas plus efficaces que les médicaments traditionnels
Il n’y a pas de preuve évidente que les nouveaux antipsychotiques utilisés pour traiter la schizophrénie soient plus efficaces ou mieux tolérés que les médicaments traditionnels. Selon les auteurs, les antipsychotiques conventionnels devraient être utilisés comme traitement initial d’un épisode schizophrénique, sauf en cas d’effets secondaires extrapyramidaux importants déjà rapportés par le patient. Ce sont les résultats d’une méta-analyse effectuée par des chercheurs britanniques et qui sont parus dans le Bristish Medical Journal.
Les antipsychotiques ont un rôle central dans le traitement de la schizophrénie. De nouveaux médicaments sont de plus en plus considérés comme supérieurs aux molécules conventionnelles.
Le Dr J. Geddes et ses collaborateurs ont analysé, par meta-régression, 52 essais randomisés (12.649 patients) qui comparaient des antipsychotiques atypiques (amisulpride, clozapine, olanzapine , quetiapine, risperidone, sertindole) aux médicaments traditionnels (habituellement l’haloperidol ou la chlorpromazine) ou aux antipsychotiques atypiques alternatifs.
L’étude montre qu’en ce qui concerne la réduction des symptômes et l'abandon du traitement, il existe une hétérogénéité importante entre les résultats des essais, incluant ceux qui comparaient les mêmes antipsychotiques atypiques et les médicaments conventionnels.
La meta-regression suggère que la dose employée pour les médicaments traditionnels explique cette hétérogénéité. Quand la dose d’haloperidol (ou un équivalent) était ≤ 12 mg/jour, les antipsychotiques atypiques n’apportaient pas de bénéfice en terme d’efficacité ou de tolérance globale. Toutefois, ces molécules présentaient moins d’effets secondaires.
Selon les auteurs, les antipsychotiques conventionnels devraient être utilisés comme traitement initial de la schizophrénie, bien que les molécules atypiques soient un complément précieux aux options de traitement, particulièrement quand les effets secondaires sont un problème.
Ces résultats insistent sur l’importance d’une bonne relation entre médecin et patient. Le grand choix de molécules maintenant disponibles augmente les chances de trouver le médicament le plus approprié à chaque patient, encourageant ainsi ceux-ci à accepter leur traitement.
Source : BMJ 2000 ; 321 : 1371-1376
Descripteur MESH : Schizophrénie , Essais , Chlorpromazine , Clozapine , Patients , Risperidone , Rôle