L'exposition aux perturbateurs endocriniens et la sévérité de la Covid-19 pourraient être liées

L’exposition aux perturbateurs endocriniens et la sévérité de la Covid-19 pourraient être liées Une nouvelle étude, portée par Karine Audouze (Maître de conférences, Université de Paris) au sein du laboratoire T3S* (Université de Paris, INSERM) et publiée le 19 novembre 2020 dans la revue Environment International, révèle que l’exposition à des produits chimiques qui dérèglent le système endocrinien (les perturbateurs endocriniens ou PE) pourrait interférer avec différents signaux biologiques du corps humain jouant un rôle important dans la sévérité de la COVID-19.

Certains sujets infectés par le SARS-CoV2 n’ont aucun symptôme majeur ; d’autres tombent gravement malades. La littérature scientifique a prouvé que l’âge, le sexe, le poids et les maladies chroniques préexistantes jouent un rôle dans la variabilité substantielle de l’évolution de la COVID-19. D’autres facteurs comme les polluants de l’environnement pourraient aussi être impliqués, notamment en favorisant l’obésité et les maladies chroniques.

En effet, « notre nouvelle étude révèle que l’exposition à des produits chimiques qui dérèglent le système endocrinien (les perturbateurs endocriniens ou PE) pourrait interférer avec différents signaux biologiques du corps humain jouant un rôle important dans la sévérité de la COVID-19 » explique Karine Audouze.

L’exposition aux perturbateurs endocriniens a été associée à des maladies chroniques métaboliques telles que le diabète, l’obésité ou certaines maladies cardiaques, qui peuvent toutes contribuer à la gravité de la COVID-19. Pour mieux comprendre les relations entre ces substances et l’augmentation du risque de COVID-19 sévère, les chercheurs ont utilisé une approche bio-informatique.

Ils ont pour cela identifié les voies biologiques (et les protéines clés de ces voies) qui étaient associées à la fois aux modes d’action des PE et, en parallèle, aux maladies chroniques favorisant la sévérité du COVID-19. Ils ont alors pu identifier des voies communes, qui sont en l’occurrence impliquées dans la défense de l’organisme vis à vis de pathogènes (la réponse immunitaire).

Les auteurs en concluent qu’il existe une relation possible entre la gravité de cette pandémie et la détérioration de notre environnement par les produits chimiques. Ils soulignent d’une part que les populations fortement exposées aux PE méritent la meilleure prévention possible et d’autre part que les protéines clés des voies biologiques qui sont à la fois ciblées par les PE et liées à la gravité du COVID-19 peuvent représenter des cibles possibles pour les thérapies futures.

Université de Paris

* Unit T3S : Environmental Toxicity, Therapeutic Targets, Cellular Signaling and Biomarkers

Référence :

« Endocrine disrupting chemicals and COVID-19 relationships: a computational systems biology approach », Environment International, https://doi.org/10.1016/j.envint.2020.106232

 

Descripteur MESH : Paris , Perturbateurs endocriniens , Rôle , Signaux , Corps humain , Conférences , Protéines , Diabète , Risque , Sexe , Environnement , Littérature , Informatique

Recherche scientifique: Les +