Diabète gestationnel : la glibenclamide pourrait offrir une alternative à l'insuline
Les sulfonylurées sont contre-indiquées pour le contrôle du diabète gestationnel en raison du risque tératogène et d'une éventuelle hypoglycémie néonatale. Un essai randomisé et contrôlé vient de montrer qu'un sulfamide dérivé de l'urée, la glibenclamide (glyburide), pourrait être une alternative efficace à l'utilisation de l'insuline dans le diabète gestationnel.
Cet essai a été publié par Langer et al dans le New England Journal of Medicine du 19 octobre. Les auteurs rappellent que les sulfonylurées sont peu utilisées pour le traitement du diabète gestationnel, des études rétrospectives ayant montré un risque de malformations congénitales durant le premier trimestre de gestation. Ces données sont soutenues par des études chez l'animal, où l'effet tératogène et toxique est clairement établi.
L'objectif de l'essai était d'évaluer l'effet de la glibenclamide, sulfonylurée de seconde génération, chez des femmes dont le diabète gestationnel n'a pu être contrôlé par un régime alimentaire approprié et par l'exercice. Les 404 patientes de l'étude ont débuté un traitement par insuline ou glibenclamide après la 11° semaine de gestation.
Les deux traitements ont permis un contrôle efficace de la glycémie (1,05 g/l) dans les deux groupes. Seulement 4 % des patientes du groupe glibenclamide ont du recevoir de l'insuline.
De plus, aucune différence n'a été notée dans la fréquence des complications fœtales ou néonatales (macrosomie, complications pulmonaires, hypoglycémie, anomalies fœtales, admissions en soins intensifs). Enfin, la glibenclamide n'a pas été détectée dans le cordon ombilical.
"Chez les femmes avec un diabète gestationnel, le glyburide [glibenclamide] est une alternative efficace au traitement par insuline", concluent les auteurs.
Néanmoins, le Dr M. Greene (Massachusetts General Hospital) souligne dans un éditorial qu'il est actuellement impossible d'établir des conclusions définitives sur le risque tératogène des hypoglycémiants par voie orale. Les travaux de Langer et al ouvrent prudemment la voie à un traitement alternatif des femmes avec un diabète gestationnel.
Source : N Engl J Med 2000;343:1134-8,1178-1179
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