Un système informatisé d'assistance à la rédaction des ordonnances semble améliorer la qualité des prescriptions

Une étude conduite notamment par des médecins de l'Ecole de Médecine d'Harvard a évalué l'intérêt d'un système informatisé de saisie et d'édition des ordonnances. Ce dispositif permet de rappeler les indications de chaque médicament et leur posologie et propose éventuellement d'autres médicaments. Après deux ans d'utilisation, ce système a permis d'augmenter la fréquence de prescription de médicaments recommandés pour certaines pathologies et de réduire les écarts à la posologie recommandée.

Un tel système "d'aide à la décision" peut théoriquement prévenir les erreurs de prescription ou améliorer la qualité des soins. Teich et al présentent dans le dernier numéro d'Archives of Internal Medicine le bilan de deux années d'utilisation de ce système dans un centre médical américain.

Ce système a été utilisé pour des patients hospitalisés. "Quand le médecin saisit l'ordonnance, l'ordinateur fournit les recommandations thérapeutiques, offre des alternatives pertinentes, et rappelle les doses et les fréquences appropriées", précisent les auteurs dans leur article.

Ce système a apporté des changements notables dans les habitudes de prescription. Avant l'utilisation de ce programme, la nizatidine (anti-ulcéreux de choix, recommandé aux USA) représentait 15,6 % de tous les antagonistes sélectifs de récepteurs H2 à l'histamine. Sa fréquence d'utilisation est passée à 81,3 % après la mise en place du dispositif.

La proportion de posologies qui dépassaient la dose maximale recommandée est passée de 2,1 % à 0,6 % avec l'utilisation ce logiciel de rédaction d'ordonnance. Par ailleurs, les auteurs ont également noté que 75 % des prescriptions d'ondansetron respectaient l'espacement des prises, alors que ce chiffre était de 6 % avant la mise en place du système.

Selon les auteurs, ce système d'assistance à la prescription constitue "un outil puissant et efficace pour améliorer les pratiques de prescriptions des médecins".

Reste à savoir dans quelles mesures un tel programme laisse une place au libre choix de prescription du médecin… Source : Arch Intern Med 2000;160:2741-2747