Une concentration plasmatique en vitamine C élevée est liée à une réduction du risque d'accident vasculaire cérébral
Une large étude japonaise parue dans la revue américaine Stroke indique que les personnes avec un taux élevé de vitamine C dans le sang présentent jusqu'à 70 % de diminution du risque d'accident vasculaire cérébral (AVC). Il reste cependant à déterminer si la vitamine C réduit le risque d'AVC ou si elle ne constitue qu'un marqueur pour la consommation d'autres nutriments qui pourraient protéger des AVC.
Le Dr Tetsuji Yokoyama (Institut de recherche médicale de l'Université de Tokyo) et ses collaborateurs soulignent qu'une forte consommation de fruits, de légumes et d'autres aliments riches en vitamine C a déjà été liée à une réduction du risque d'AVC.
"A ma connaissance, c'est la première étude prospective à mettre en évidence une corrélation entre le taux de vitamine C dans le sang et l'incidence des AVC", a déclaré le Dr Tetsuji Yokoyama. Selon ces résultats, le risque d'AVC est inversement relié à la concentration plasmatique en vitamine C et à la fréquence de la consommation de légumes.
Le groupe de Tetsuji Yokoyama a étudié 880 hommes et 1.241 femmes résidant dans une région rurale du Japon. Les auteurs ont examiné le nombre d'AVC et la concentration plasmatique en vitamine C chez ces sujets sur une période de 20 ans. Les sujets ont été classés en 4 catégories selon la concentration en vitamine C.
Durant le suivi de l'étude, 196 AVC ont été enregistrés. Le risque d'AVC était multiplié par 1,7 dans le groupe avec la concentration la plus faible par rapport au groupe avec la concentration la plus élevée, notent les auteurs.
Une relation similaire a été retrouvée en étudiant la fréquence de la consommation (nombre de jours par semaine) de fruits et légumes : "le risque d'AVC était réduit de 58 % chez ceux qui consommaient des légumes 6 à 7 jours par semaine, par rapport à ceux qui n'en consommaient qu'une ou deux fois", a précisé le Dr Tetsuji Yokoyama.
Les bénéfices de la vitamine C restaient significatifs chez les personnes avec différents facteurs de risque tels que l'alcool, l'hypertension artérielle, le tabagisme ou une activité physique réduite. Néanmoins, la présence des facteurs de risque diminuait les bénéfices de la vitamine C.
Sur les196 AVC dénombrés, 109 étaient des AVC ischémiques, 54 des AVC hémorragiques et 33 n'ont pu être clairement déterminés. Le Dr Yokoyama note que la vitamine C était associée à une réduction du risque des deux types d'AVC.
Si l'on considère que les AVC ischémiques sont le résultat de l'athérosclérose, on peut envisager que les propriétés anti-oxydantes de la vitamine C puissent réduire le dépôt de la plaque d'athérome. D'un autre coté, les propriétés anti-oxydantes de la vitamine C semblent insuffisantes pour expliquer la diminution du risque d'AVC hémorragique.
"Une explication possible est que la vitamine C pourrait être un marqueur d'une consommation plus élevée en d'autres nutriments qui protégeraient de l'AVC", envisage le Dr Yokoyama. De ce fait, il est impossible d'affirmer qu'une complémentation alimentaire en vitamine C pourrait réduire le risque d'AVC.
Source : American Heart Association. Stroke 2000 31: 2287-2294
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