Cancer : une nouvelle avancée scientifique

Cancer : une nouvelle avancée scientifique Le laboratoire de recherche Biomolécules et Biotechnologies Végétales de l’université de Tours vient de mettre au point une alternative pour produire de la Vindoline, une molécule entrant dans la composition de médicaments anti-cancéreux. Jusqu’à présent, la Vindoline était extraite de la Pervenche de Madagascar, une plante cultivée principalement en Inde et au Texas.

Une grande avancée scientifique

Les chercheurs ont réussi à produire de la Vindoline à partir d’une souche de levure alors que cette molécule était jusqu’à présent extraite d’une plante. Substituer une levure à une plante permet de générer un gain de temps et de coût dans le processus de production de la Vindoline. Cette molécule entrant dans la composition des médicaments anti-cancéreux, il s’agit donc de deux atouts majeurs pour les groupes pharmaceutiques.

Un avenir prometteur

Grâce aux résultats des travaux menés sur la Vindoline, une approche biotechnologique est maintenant possible pour produire une molécule du règne végétal, indépendamment de la plante originelle. D’ici trois à cinq ans, le groupe Axyntis, leader de la chimie fine en France, installera une unité de bioproduction à Pithiviers, unique dans l’hexagone. Elle s’appuiera sur le Bio3 Institute, le centre de formation et de recherche des biomédicaments basé à Tours, pour former ses techniciens et aussi accéder à sa plateforme technique et notamment à ses bioréacteurs de forte capacité.

Ces travaux de recherche menés depuis 2014 par le laboratoire Biomolécules et Biotechnologies Végétales ont été possibles grâce au soutien financier de la Région Centre-Val de Loire. Une enveloppe budgétaire de 600 000 euros lui a ainsi été allouée pour financer trois programmes de recherches : ABISAL (PIA), BioProPharm (ARD 2020) et CatharSis (appel à projet régional).

 

Zoom sur les travaux de recherche

Les premiers travaux de recherche menés par le laboratoire Biomolécules et Biotechnologies Végétales portaient sur l’identification des sept gènes nécessaires à la plante pour produire de la Vindoline, une molécule de la famille des Alcaloïdes.
Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont placé des chenilles sur plusieurs spécimens de Pervenche de Madagascar afin d’identifier les gènes les plus fortement exprimés par ces plantes pour se défendre. Ils ont ensuite bloqué un par un chacun de ces gènes. Si les chercheurs constataient l’absence de Vindoline dans une plante, cela signifiait que le gène bloqué était nécessaire dans le processus de production de cette molécule.
Au terme de ces travaux d’identification, les chercheurs du laboratoire ont implanté un précurseur,
la tabersonine, c’est-à-dire une matière première végétale, et les sept gènes nécessaires à la production de Vindoline dans une levure, elle-même placée dans un bioréacteur. Cette cuve hermétique permet de contrôler précisément les paramètres intervenant dans la croissance de la levure. Les chercheurs sont depuis en mesure d’extraire de la Vindoline de cette souche de levure.

Laboratoire de recherche EA2106 Biomolécules et Biotechnologies Végétales (BBV)

Dirigé par le Pr. Nathalie Guivarc’h, le laboratoire possède une expertise reconnue dans le domaine du métabolisme spécialisé des plantes. Ses recherches portent essentiellement sur la production de molécules d’intérêt thérapeutique comme des médicaments anti-cancéreux de la Pervenche de Madagascar ou encore la valorisation des composés naturels issus de la vigne à visée anti-fongique. Ses différents programmes de recherche sont notamment soutenus et financés par la Région Centre-Val de Loire. BBV possède un réseau de collaborateurs académiques de renommée tant au niveau régional, national qu’international ; et travaille étroitement avec des industriels de la région Centre-Val de Loire (AXYNTIS, NESTLE, SEDERMA…). Ces dernières années, BBV a amorcé un virage technologique en s’engageant dans l’ingénierie métabolique et la biologie de synthèse pour développer des approches innovantes de production des molécules d’intérêt par des systèmes biologiques tels que la levure, plus simples et moins coûteux.


Groupe Axyntis
Créé en 2007, le groupe Axyntis, entreprise de taille intermédiaire avec un chiffre d’affaires de production de plus de 90 millions d’euros est, avec près de 460 salariés, le leader de la chimie fine en France par ses capacités industrielles*. Il est composé de deux divisions : les colorants avec Steiner (St Marcel) et la chimie fine avec ses cinq usines (All’Chem à Montluçon, Centipharm à
Grasse, Kyrapharm et Orgapharm à Pithiviers et Synthexim Calaire à Calais), dont trois possèdent
des centres de R&D. Ses activités couvrent plusieurs marchés de sous-traitance industrielle, les sciences de la vie, les colorants et la chimie fine de spécialités et sont organisées autour de relations stratégiques avec les principaux donneurs d’ordre de ces marchés. Le groupe exporte plus
de 70% de son chiffre d’affaires et fait partis des 30% des entreprises les plus engagées en termes
de RSE (reconnaissance Silver EcoVadis). Aux côtés de son PDG, David Simonnet, qui en contrôle le capital, le groupe japonais Fuji Silysia a noué une alliance stratégique avec Axyntis.

* Rapport PIPAME (« Enjeux et perspectives des producteurs pour tiers de principes actifs et de médicaments »), réalisé en mars 2017 sous l’égide des ministères de l’Economie et des Finances et des Affaires étrangères et du développement international

 

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