Diagnostic rapide du Plasmodium falciparum : comparaison de deux techniques

Le test ParaSight F (Becton Dickinson Advanced Diagnostics), qui utilise un anticorps monoclonal adsorbé sur une bandelette, est particulièrement utile dans un contexte de dépistage initial du P. falciparum, révèle une étude comparative parue dans le British Medical Journal. Cependant, il n'écarte pas la nécessité du frottis coloré au Giemsa.

Le Dr D. Lockwood (Hospital for Tropical Diseases, Londres) et ses collaborateurs ont comparé l'efficacité du ParaSight F à la technique conventionnelle du frottis mince coloré au Giemsa. Ces tests ont été réalisés chez 160 patients consécutifs âgés de 9 à 77 ans qui avaient présenté des épisodes fiévreux après un séjour dans une zone d'endémie palustre.

La lecture des frottis a été conduite par un personnel expérimenté et le test ParaSight a été réalisé selon les recommandations du fabricant. La lecture des deux tests a été effectuée en aveugle.

Quarante-cinq (45) infections à P. falciparum ont été diagnostiquées. A la présentation 42 cas ont été détectés par microscopie et 42 par le test ParaSight.

Comparé au diagnostic final, le test ParaSight était caractérisé à la première présentation par une sensibilité de 93,3 %, une spécificité de 98,3 %, une valeur prédictive positive de 95,6 % et une valeur prédictive négative de 97,4 %.

Les auteurs notent que le ParaSight est "un test simple, rapide et qui présente une sensibilité et spécificité adéquate pour une évaluation initiale de l'infection à P. falciparum au retour des voyageurs".

Ils soulignent que le test a permis d'identifier tous les patients infectés mis à part ceux dont le pourcentage d'hématies parasitées est inférieur à 0,01 %.

Selon D. Lockwood, ParaSight F présente l'inconvénient de ne donner aucune information sur la densité de parasite et n'est pas sensible à 100 % lorsque la parasitémie est basse. Il présente néanmoins l'avantage d'être simple (ne nécessite pas un personnel exercé), rapide et de permettre de distinguer P. falciparum des autres espèces.

Source : BMJ 2000;321:484-485