Chirurgie cardiaque : intérêt de la tri-iodothyronine chez les enfants

Une étude parue dans le Lancet indique que l'administration de tri-iodothyronine (T3) chez les enfants bénéficiant d'une chirurgie cardiaque permet d'élever la concentration en T3 et d'améliorer la fonction myocardique. De plus, la T3 réduirait le recours aux soins intensifs post-opératoires.

Le Dr M. Bettendorf (Université d'Heildelberg, Allemagne) et ses collègues ont procédé à un essai randomisé en double aveugle avec contrôle placebo auprès de 40 patients pédiatriques. Ces patients, dont l'âge médian était de 0,6 ans, présentaient une malformation cardiaque congénitale. Les interventions chirurgicales nécessitaient une circulation extracorporelle.

Après randomisation les patients ont reçu soit un placebo soit de la tri-iodothyronine (2 µg/kg le jour suivant l'opération et 1 µg/kg durant 12 jours).

Après l'opération, les concentrations en TSH, thyroxine et T3 étaient anormalement basse et la concentration plasmatique en rT3 (T3 inverse élevée).

Le traitement a permis d'élever le taux de T3 chez les patients ayant reçu la tri-iodothyronine tandis que le taux de TSH, thyroxine, thyroxine libre et rT3 est resté similaire dans les deux groupes.

Les auteurs précisent que les taux d'hormones thyroïdiennes étaient normaux chez tous les patients à la sortie de l'hôpital, mais le taux de TSH était supérieur à celui observé avant le traitement.

La variation moyenne de l'index cardiaque était plus élevée dans le groupe tri-iodothyronine (+ 20,4 %) que dans le groupe placebo (+ 10 %). Les médecins ajoutent que la tri-iodothyronine bénéficiait principalement aux patients dont l'opération avaient nécessité une circulation extracorporelle de plus longue durée. De plus, la durée des séjours en unité de soins intensifs était légèrement réduite dans le groupe tri-iodothyronine.

Dans leur conclusion, les auteurs soulignent que cet essai comporte plusieurs restrictions, du fait du nombre limité de patients et de la variété de malformations cardiaques opérées.

Source : Lancet 2000;356:529-34