Le point sur les aspects diagnostiques de l’infection de prothèses ostéo-articulaires : résultats d’une enquête multicentrique

Le taux de CRP et la ponction articulaire profonde semblent être les examens les plus pertinents pour concourir au diagnostic d’infection de prothèses ostéo-articulaires, indique une enquête rétrospective française portant sur 160 cas d’infection de prothèses ostéo-articulaires pris en charge entre 1997 et 1998 et réalisée dans 12 centres hospitaliers. Publiées dans la revue Médecine et maladies infectieuses, les données recueillies lors de cette enquête montrent que le diagnostic de l’infection de prothèses ostéo-articulaires est difficile à établir et que les outils diagnostiques sont variables selon les centres.

Menée par le GEO (groupe d’étude sur l’ostéite), cette étude montre que l’âge moyen des patients au moment du diagnostic d’infection de prothèse ostéo-articulaire était de 70 ans.

L’infection de prothèse concernait la hanche dans 68 % des cas et le genou dans 32 % des cas.

La fièvre était présente dans 53 % des cas, une fistule dans 30 % des cas.

Le taux plasmatique de CRP a été mesuré dans 82 % des cas. Le taux de CRP était à 116 +/- 100 mg/l avec une différence significative en fonction des germes en cause : Staphylococcus aureus 161 +/- 127 mg/l (p=0,001), Streptocoques 82 +/- 67 mg/l (p=0,001) et Staphylocoques coagulase négatif 69 +/- 46 mg/l (p=0,001).

La mesure de la VS, du taux de polynucléaires neutrophiles ont été communément réalisés, respectivement dans 60 % et 80 % des cas, mais sans valeur diagnostique.

Les radiographies standards ont été effectuées pour 75 % des patients, mais ne contribuaient au diagnostic que dans 2/3 des cas et essentiellement dans le cas d’infections anciennes.

La ponction articulaire profonde sous contrôle radioscopique, échographique ou arthrographique (réalisée dans 60 % des cas) a permis d’établir un diagnostic avec isolement d’un germe dans 86 % des cas.

Une scintigraphie aux leucocytes marqués n’a été pratiquée que chez 1/3 des patients, mais a contribué au diagnostic dans 80 % des cas.

Source : Médecine et maladies infectieuses, 2000, 357.