Progression du cancer de la prostate : le dosage du PSA reste le meilleur indicateur
Malgré les réserves émises par certains sur l’utilité de la mesure de l’antigène prostatique spécifique (PSA) dans le risque de cancer de la prostate, une nouvelle étude menée sur plus de 2000 hommes confirme que le PSA reste la meilleure mesure du risque de récidive après chirurgie.
Les résultats de cette étude publiée dans le numéro d’octobre du Journal of Urology démontrent que les hommes avec des concentrations élevées de PSA avant prostatectomie présentent plus souvent un stade clinique plus avancé et des tumeurs de plus haut grade. De plus, une augmentation de la concentration de PSA était associée à un risque accru de récidive après prostatectomie, y compris chez les hommes pour lesquels les concentrations de PSA étaient faibles avant l’intervention.
« Dans notre étude, les niveaux de PSA mesurés avant la prostatectomie étaient associés de façon significative au risque de récidive de cancer après la chirurgie », explique le Dr Stephen Freedland du Johns Hopkins' Brady Urological Institute. « Ces données sont en accord avec la notion selon laquelle le PSA reste le meilleur marqueur tumoral disponible du cancer de la prostate ». Freedland ajoute aussi que la mesure de ce marqueur n’est pas un outil parfait mais qu’elle est « meilleure que tout ce que nous avons » selon ses propos.
« Comme outil de dépistage, le PSA a fait ce que nous en attendions », poursuit Freedland. « Il détecte tôt les formes avancées de la maladie et réduit le risque de maladie métastasée ». Pour l’étude, Freedland et ses collaborateurs ont revu les dossiers de 2312 patients qui ont bénéficié d’une prostatectomie entre 1992 et 2004. Le suivi moyen était de cinq ans. Comparé aux hommes avec une valeur de PSA inférieure à 10 ng/ml, ceux avec une valeur comprise entre 10 et 19,9 ng/ml avaient un risque de développer un cancer après prostatectomie trois fois élevé. Le risque était jusqu’à cinq fois plus élevé pour les valeurs de PSA supérieures à 20 ng/ml. Même pour les valeurs inférieures à 10 ng/ml, une concentration en augmentation était associée à une augmentation du risque de récidive.
En conclusion, Freedland souligne qu’une mesure ponctuelle du PSA est très utile pour évaluer le risque de cancer après chirurgie, bien qu’étudier l’augmentation du PSA au cours du temps paraisse encore plus informatif.
Source : Johns Hopkins Medical Institutions
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