La cigarette est un facteur de risque indépendant d’infection pneumococcique invasive chez l’adulte immunocompétent
La consommation de cigarettes s’avère être le facteur de risque indépendant le plus puissant d’infection pneumococcique invasive chez des sujets adultes immunocompétents, non âgés, indique une étude multicentrique américaine de population, cas témoins, publiée dans le dernier numéro de l’hebdomadaire médical américain New England Journal of Medicine (NEJM), réalisée par des épidémiologistes et des chercheurs du National Center for Infectious Diseases (Centers for Disease Control and Prevention, CDC, Atlanta, USA).
Ces travaux ont été menés en collaboration avec des chercheurs de l’Emory Unviversity School of Medicine et l’Atlanta Veterans Affairs Mdical Center (Atlanta), la Johns Hopkins University School of Hygiene and Public Health (Baltimore), et le Mount Sinai Hospital (Toronto, Canada).
Ces chercheurs ont identifié des patients immunocompétents entre 18 et 64 ans qui présentaient une infection pneumococcique invasive (définie par un isolat de Streptococcus pneumoniae dans un site normalement stérile pour ce germe) grâce à une surveillance active réalisée par des laboratoires à Atlanta, Baltimore et Toronto.
Les auteurs précisent en outre que des interviews téléphoniques, en composant le numéro de manière aléatoire, ont été réalisées auprès de 228 patients et de 301 sujets contrôles. Au total, 58 % des patients et 24 % des contrôles étaient des fumeurs actuels.
Les infections pneumococciques invasises étaient associées à la cigarette et à un tabagisme passif, après ajustement par analyse de régression logistique pour l’âge, le site d’étude, et les facteurs de risques indépendants qu’étaient le sexe masculin, la race noire, les pathologies chronique, un faible niveau d’éducation et la coexistence avec de jeunes enfants fréquentant des crèches.
Il existait, indiquent les auteurs, une relation dose-réponse pour le nombre réel de cigarettes fumées quotidiennement, le nombre de paquets-années et le délai depuis l’interruption du tabac.
Le Dr Pekka Nuorti et ses collègues concluent qu’ « en raison de la prévalence élevée du tabagisme et du risque important attribuable à une population, des programmes destinés à diminuer à la fois le tabagisme et l’exposition environnementale au tabac peuvent réduire l’incidence des infections pneumococciques ».
Source : NEJM, 2000 ; 342 :681-9.
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