Prévention du diabète de type 1: l’insuline n’apporte pas de bénéfice, un anticorps anti-CD3 peut ralentir sa progression
Deux études publiées aujourd’hui dans le NEJM se sont intéressées à la prise en charge précoce de l’évolution du diabète de type 1 en essayant de prévenir l’arrivée des symptômes. Si la première montre que l’administration d’insuline donnée en prévention ne retarde pas l’arrivée d’un diabète de type 1, la deuxième suggère un bénéfice apporté par l’anticorps monoclonal hOKT3γ1(Ala-Ala) (anti-CD3) durant la première année sur des sujets diabétiques.
Le groupe d’étude sur la prévention du diabète de type 1 dirigé par le docteur Skyler (Université de Miami, Floride, EU) a réalisé une large étude (84228 patients) prospective (3,7 ans) incluant des personnes qui avaient des membres de leurs familles atteints par cette maladie (1er ou second degré dans la généalogie).
Les auteurs, après avoir décelé 372 personnes avec un risque de développer un diabète dans l’année qui suit, supérieur à 50%, en ont choisi 339 qu’ils ont assignés au hasard soit à être suivis de près soit à bénéficier d’un traitement sous-cutané préventif d’insuline ultralente (0,25 unités 2 fois par jour plus des injections intraveineuses continues 4 jours/an). Des tests de tolérance au glucose ont été réalisés tous les 6 mois.
Le taux annuel d’apparition de diabète a été similaire dans les deux groupes : 15,1% parmi le groupe insuline et 14,6 dans le groupe contrôle. L’incidence cumulée a également été voisine dans les 2 groupes (RR du groupe insuline=0,96).
En conclusion, les auteurs pensent que l’usage d’insuline (à la dose employée) en prévention chez les personnes à risque ne diminue pas le temps d’apparition du diabète de type 1.
Le deuxième article relatait un essai clinique randomisé chez 24 diabétiques, visant à inhiber leur système immunitaire (lymphocytes T) pour réduire la destruction des cellules β productrices d’insuline et restaurer une tolérance au glucose, à l’aide d’un anticorps monoclonal humanisé anti-CD3 (hOKT3γ1(Ala-Ala)].
Les résultats ont montré que 9 des 12 patients traités (pendant 14 jours) avaient eu une production d’insuline améliorée, contre seulement 2 des 12 contrôles (P=0,001).
L’hémoglobine glycosylée (Hba1c) ainsi que les doses d’insuline ont été réduites parmi le groupe traité. Aucun effet indésirable majeur a été observé, et la réponse clinique au traitement a été associée à un changement dans le ratio TCD4+/TCD8+, à 30 et 90 jours suivant le traitement.
Il semble d’après les auteurs que l’anti-CD3 contre les effets délétère des lymphocytes T impliqués dans la destruction des cellules pancréatiques β durant la première année de la maladie.
Source: NEJM 346(22):1685-91 et 1692-8
PI
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