CHEK2 : un nouveau gène impliqué dans le risque de cancer du sein
Une équipe internationale vient de démontrer qu'une mutation du gène CHEK2 confère un risque de cancer du sein multiplié environ par deux chez les femmes et par dix chez les hommes. Toutefois, cette mutation n'augmente pas le risque de cancer du sein chez les sujets déjà porteurs de mutations BRCA1 ou BRCA2.
Les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 sont des facteurs de risque génétique bien décrits pour le cancer du sein. Néanmoins, elles ne représentent qu'une fraction limitée de la susceptibilité au cancer du sein.
Avec en point de mire l'identification d'autres facteurs de risque génétique, des chercheurs regroupés au sein du "CHEK2-Breast Cancer Consortium" ont étudié 718 familles avec une histoire de cancer du sein sans mutation BRCA1 ou BRCA2. Ils publient leurs résultats sous la rubrique des publications avancées en ligne de la revue Nature Genetics.
Ces recherches ont montré qu'une délétion du gène CHEK-2 était retrouvée chez 1,1 % des personnes sans cancer du sein alors qu'elle est retrouvée avec une fréquence de 5,1 % chez les individus avec un cancer du sein dans les 718 familles étudiées. Dans ces familles sans mutation BRCA1 ou BRCA2, la délétion CHEK2 est associée à une multiplication par deux du risque de cancer du sein chez les femmes et par dix chez les hommes, selon les estimations des chercheurs.
Il faut noter que cette délétion n'apporte pas de risque supplémentaire chez les porteurs de mutations BRCA1 ou BRCA2, explique ce groupe de recherche international. Cette observation laisse entendre que les protéines correspondant à ces gènes sont impliquées dans la même voie métabolique.
La protéine CHEK2 est une kinase impliquée dans le cycle cellulaire. Elle est activée en réponse à des dommages à l'ADN et permet une pause dans le cycle de division cellulaire afin d'assurer la réparation des erreurs. Ce processus de réparation implique BRCA1 et p53, soulignent les chercheurs.
La contribution globale de CHEK2 au risque de cancer du sein paraît donc limitée mais significative et les auteurs de cette découverte estiment qu'un dépistage éventuel doit être envisagé avec précaution. Toutefois, cette stratégie d'identification laisse penser que d'autres études à grande échelle pourront mettre à jour de nouveaux facteurs génétiques prédisposant au cancer du sein.
Source : Nature Genetics, Published online: 22 April 2002, DOI: 10.1038/ng879
SR
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