Polymorphisme du récepteur aux estrogènes et variation de la réponse au THS

Le polymorphisme des récepteurs alpha des estrogènes peut expliquer des différences de réponses au traitement hormonal substitutif (THS) chez les femmes ménopausées. En effet, certains génotypes de ce récepteur sont associés à une concentration en HDL-cholestérol nettement plus élevée lors d'un THS.

Ces variations ont été mises en évidence par Herrington et al qui détaillent leurs travaux dans le dernier numéro du NEJM. Les auteurs ont étudié un groupe de 309 patientes coronariennes entrées dans l'essai "Estrogen Replacement and Atherosclerosis".

Chez chacune des participantes, le génotype du récepteur alpha des estrogènes (ER-α) a été déterminé et comparé à 10 génotypes nouveaux ou déjà décrits.

Ces polymorphismes ont ensuite été analysés en fonction de la réponse en HDL-cholestérol chez ces patientes sous THS. Ainsi, les auteurs ont pu montrer que les porteuses du génotype "IVS1-401 C/C" (une variation de séquence dans l'intron 1) avaient sous THS une concentration en HDL-cholestérol multipliée par deux par rapport à ce qui était observé chez les autres femmes (13,1 mg/dl vs 6,0 mg/dl).

Par ailleurs, d'autres polymorphismes touchant la même région donnent des différences comparables.

Il faut aussi noter que le profil spécifique de la réponse en HDL-cholestérol chez les femmes IVS1-401 C/C est indépendant du type de THS reçu et du groupe ethnique.

En conclusion, il apparaît que le polymorphisme de ER-α est impliqué dans la réponse en HDL-cholestérol sous l'action d'un THS. Les mécanismes sous-jacents restent encore inconnus. Par ailleurs, il faudra évaluer dans quelle mesure la détermination de ce génotype pourrait être utilisée pour individualiser le traitement.

Source : N Engl J Med 2002;346:967-74.

SR