Pontage aorto-coronaire : une différence de mortalité selon le sexe
Le risque de décès pendant ou juste après un pontage aorto-coronaire pourrait être jusqu'à deux fois plus élevé pour les femmes que pour les hommes, révèle une étude publiée dans la revue Circulation.
"Plus les patients sont jeunes, plus la différence de mortalité entre les hommes et les femmes est importante", commente le Dr Viola Vaccarino (Emory University, Atlanta), principal auteur de cette étude.
Vaccarino et ses collaborateurs ont revu les dossiers médicaux de 51.187 patients américains enregistrés dans la base de données du "National Cardiovascular Network". Ces patients avaient bénéficié d'un pontage aorto-coronaire entre octobre 1993 et décembre 1999. Les femmes représentaient 29,7 % de l'effectif.
Les femmes étaient en moyenne plus âgées (67,5 ans) que les hommes (64,1 ans). Les patients ont été répartis en fonction de l'âge : <50 ans, 50-59 ans, 60-69 ans, 70-79 ans et >80 ans.
Globalement, la mortalité intra-hospitalière était de 5,3 % chez les femmes et 2,9 % chez les hommes. "Bien que le pourcentage de patients décédés à l'hôpital soit relativement faible, les différences de mortalité étaient significativement différentes pour les patients de moins de 60 ans", observe Vaccarino.
D'après leurs résultats, le taux de décès chez les moins de 50 ans était de 3,4 % chez les femmes et 1,1 % chez les hommes. Pour les 50-59 ans, ces chiffres étaient respectivement de 2,6 % et 1,1 %.
Cette différence hommes/femmes s'atténue avec l'âge. Pour les patients de plus de 80 ans, le taux de décès était de 9,0 % chez les femmes et 8,3 % chez les hommes.
Selon Vaccarino, "Nous avons besoin d'autres investigations pour déterminer les causes de ces différences".
Après avoir pris en compte les facteurs de risque associés, le risque de décès restait plus élevé pour les femmes les plus jeunes. Chez les moins de 50 ans, le risque de décès (mortalité intra-hospitalière après un pontage aorto-coronaire) était plus de deux fois plus élevé pour les femmes que pour les hommes. Chez les 50-59 ans, le risque pour les femmes était majoré de 86 % par rapport aux hommes.
Vaccarino précise que les facteurs de risque et que les pathologies non coronariennes étaient plus fréquentes chez les femmes. Toutefois, les lésions athéroscléreuses étaient moins étendues chez les femmes et leur fonction cardiaque était généralement supérieure à celle des hommes. "Cela semble paradoxal mais c'est ce que montrent les données", ajoute Vaccarino. Par ailleurs, les antécédents d'infarctus du myocarde étaient plus rares chez les femmes.
Selon les auteurs, les prédispositions et les facteurs de risque cardiovasculaires expliqueraient seulement 30 % des différences de mortalité observées entre les hommes et les femmes les plus jeunes.
Source : American Heart Association. Circulation 2002, article sous presse publié le 19 février dans la rubrique "Rapid Access Publication" du site de la revue.
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