Syndromes coronariens aigus : les inhibiteurs de la GP IIb/IIIa réduisent le risque de décès et d'IDM
Une méta-analyse des essais randomisés majeurs sur les inhibiteurs de la Glycoprotéine IIb/IIIa dans les syndromes coronariens aigus montrent qu'ils sont associés à une réduction relative de 9 % des décès et infarctus du myocarde (IDM) à 30 jours par rapport au placebo. De façon surprenante, le bénéfice n'était visible que chez les hommes mais cet effet disparaît lorsque les résultats sont analysés en fonction de la concentration en troponine.
Les inhibiteurs de la GP IIb/IIIa ont montré leur efficacité dans les angioplasties coronaires. Toutefois, leur intérêt dans les syndromes coronariens aigus n'est pas complètement établi.
Dans le Lancet du 19 janvier, Eric Boersma et des confrères rapportent les résultats de leur méta-analyse des essais randomisés qui comparaient ces inhibiteurs à un placebo ou à un groupe contrôle. Chaque essai devait comporter au moins 1.000 patients avec un syndrome coronarien aigu. Au total, six essais randomisés regroupant 31.402 patients ont été retenus.
Trente jours après la randomisation, les inhibiteurs de la GP IIb/IIIa étaient associés à une réduction relative de 9 % des décès et IDM par rapport aux groupes placebo ou contrôle (10,8 % vs 11,8 % ; odds ratio = 0,91 [IC 95 % = 0,84-0,98]).
Chez ces patients qui ne nécessitaient pas de revascularisation rapide, la réduction des complications (décès et IDM) était plus marquée chez les patients où le risque thrombotique était le plus élevé.
Si l'on analyse les résultats en fonction du sexe, le bénéfice apporté par les inhibiteurs de la GP IIb/IIIa est une réduction de 19 % du risque de décès ou IDM chez les hommes alors que le bénéfice n'est pas visible chez les femmes (le risque serait augmenté de 15 %). Toutefois, les auteurs ajoutent "qu'il n'y avait pas de preuve statistique d'un effet différent du traitement chez les hommes et les femmes si les patients étaient stratifiés selon la concentration initiale en troponine".
Les complications hémorragiques graves étaient plus fréquentes avec les inhibiteurs de la GP IIb/IIIa (2,4 % vs 1,4 %) mais le risque d'hémorragie intracrânienne et l'incidence des AVC n'étaient pas modifiés.
Dans leur conclusion, Boersma et al. estiment que les inhibiteurs de la GP IIb/IIIa devraient être envisagés chez les patients avec un syndrome coronarien aigu et pour lesquels le risque thrombotique est élevé. Dans ce cas, ils devraient être utilisés jusqu'à ce qu'une décision définitive ait été prise pour une éventuelle revascularisation.
Source : Lancet 2002;359:189-98
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