Bêtalactamines et résistances des pneumocoques chez les enfants
Une étude australienne concernant les relations entre les résistances bactériennes et l’usage des antibiotiques chez les enfants, montre que la quantité de bêtalactamines absorbées est corrélée avec le degré de résistance des pneumocoques à ces antibiotiques mais que ce phénomène est rapidement réversible lorsque la quantité d’antibiotique consommée est réduite.
Cette étude, publiée dans la revue British Medical Journal, avait pour objectif d’examiner les relations entre l’utilisation d’antibiotiques chez les enfants d’âge préscolaire et la persistance de souches de pneumocoques résistantes.
Une cohorte de 461 enfants de Canberra (Australie), âgés de moins de quatre ans, a été suivie pendant plus de deux ans. Les parents des enfants ont été interrogés journellement concernant l’usage d’antibiotiques, les symptômes respiratoires et les visites chez le médecin. Des prélèvements de sécrétions nasales ont été effectués tous les six mois, les pneumocoques ont été isolés et testés vis à vis de leur antibio-résistance.
Un total de 661 pneumocoques isolés a été observé, parmi lesquels près de 14% ont été trouvés être résistants à la pénicilline. Cette résistance a doublé chez les enfants qui avait pris des bêtalactamines dans les 2 mois précédent les prélèvements nasaux (odds ratio de 2,03).
L’odds ratio a été de 4,67 chez les enfants ayant absorbé à la fois de la pénicilline et des céphalosporines dans les deux mois précédent les prélèvements. Le pourcentage de pneumocoques résistants à la pénicilline a augmenté de 4% pour chaque jour additionnel de prise de bêtalactamines dans les 6 mois avant les prélèvements.
En conclusion, les auteurs pensent que la réduction de prise de bêtalactamines pourrait vite réduire le pourcentage de pneumocoques résistants chez les jeunes enfants.
Source : BMJ 5 janvier 2002;324:28-30.
Descripteur MESH : Pédiatrie , Australie , Céphalosporines , Parents