Faciliter l'arrêt du tabac grâce à un programme informatique ''sur mesure''

Un programme informatique personnalisé d'aide à l'arrêt du tabac permet de multiplier par 2,6 les chances d'arrêter de fumer. Il présente l'avantage majeur d'être gratuit et accessible à tous depuis le site internet www.stop-tabac.ch.

Ce programme interroge le fumeur sur ces habitudes tabagiques, sa connaissance des conséquences du tabac et sur ses intentions face à l'arrêt définitif du tabac. Un compte rendu individuel est alors édité en fonction des réponses données "pour progresser vers l'arrêt du tabagisme". Le questionnaire est adressé à plusieurs reprise au participant et le compte rendu est mis à jour à ces différentes occasions.

Ce dispositif mis au point par Jean-François Etter (Institut de médecine sociale et préventive, Genève) a été testé chez 2.934 fumeurs. Séparés en deux groupes, les participants ont bénéficié du programme de suivi ou non.

Les auteurs de cette étude aujourd'hui publiée dans Archives of Internal Medicine ont montré que ceux qui ont bénéficié du programme étaient 2,6 fois plus nombreux à avoir arrêté le tabac pendant quatre semaines (5,8 % comparé à 2,2 %). L'efficacité était meilleure chez les fumeurs qui avaient un niveau d'enseignement élevé et aussi efficace chez les hommes que chez les femmes. Il s'est également révélé efficace chez les adolescents et les gros fumeurs, deux groupes qui éprouvent normalement beaucoup de difficultés.

Le compte adressé aux participants était rédigé en fonction de leurs positions face à un éventuel arrêt du tabac, leur dépendance et aussi des données individuelles. Sept mois après le début du programme, l'efficacité était mesurée par le nombre de participants qui déclaraient n'avoir pas fumé au cours du dernier mois.

Les auteurs de cette étude observent que cette méthodologie offre la possibilité à un large nombre de fumeur d'accéder facilement au programme via internet et "ainsi contribuer à la prévention de la maladie au niveau de la population".

Source : Arch Intern Med 2001;161:2596-601