Une protéine mutée provoquerait l’apoptose spontanée et spécifique des cellules tumorales
Une étude américaine qui paraît dans la revue The Journal of Clinical Investigation relate la construction d’un adénovirus recombinant pour un gène muté provoquant l’apoptose spontanée et spécifique de nombreuses lignées cellulaires humaines cancéreuses.
Les chercheurs ont construit un mutant de la protéine ‘survivin’, nommé pAd-T34A. la survivin non mutée est une protéine qui inhibe le processus d’apoptose, un phénomène naturel cellulaire programmé qui provoque la mort des cellules.
L’infection de lignées cellulaires issues de différents cancers (sein, col utérin, prostate, colon et poumon) par l’adénovirus recombinant exprimant pAd-T34A provoque une apoptose spontanée des cellules.
En revanche, l’infection de cellules humaines normales (fibroblastes, endothélium et muscle lisse) par pAd-T34A n‘affecte ni la viabilité cellulaire ni la division normale de ces cellules.
L’infection des cellules tumorales par pAd-T34A provoque un relargage du cytochrome c des mitochondries ainsi qu’une activité augmentée de la caspase-3.
Comparée aux traitements chimiothérapeutiques, l’action de pAd-T34A est aussi efficace que le taxol et beaucoup plus efficace que l’adryamycine.
Parmi trois modèles murins de cancer du sein, pAd-T34A supprime la formation tumorale, réduit d’environ 40% la croissance des tumeurs existantes et réduit la dissémination tumorale intra péritonéale.
Les tumeurs exprimant pAd-T34A perdent leur capacité de prolifération et entrent en apoptose massive.
« Ces découvertes suggèrent que la voie d’adressage de pAd-T34A par un adénovirus pourrait fournir une nouvelle approche de thérapie génique du cancer », concluent les auteurs.
Source : J Clin Invest octobre 2001;108(7):981-90.
Descripteur MESH : Cellules , Apoptose , Tumeurs , Croissance , Endothélium , Fibroblastes , Mitochondries , Mort , Poumon , Prostate , Tumeurs du sein