Les habitudes alimentaires varient en fonction de la consommation d'alcool
Des chercheurs français ont examiné la relation entre la consommation d'alcool et les habitudes alimentaires chez 73.000 françaises. Il apparaît que l'alimentation peut être très différente selon la consommation usuelle d'alcool. Ainsi, les effets dommageables de l'alcool sur la santé pourraient être liés à de moins bonnes habitudes alimentaires chez les buveurs.
Cette étude est présentée par une équipe de l'Inserm (U521, Villejuif) dans la dernière édition de la revue American Journal of Clinical Nutrition. Emmanuelle Kesse et ses collaborateurs ont analysé les données de l'Etude Epidémiologique des Femmes de la Mutuelle Générale de l'Education Nationale.
Environ 73.000 questionnaires sur les habitudes alimentaires ont été dépouillés. Ces questionnaires avaient été adressés à des femmes âgées de 40 à 65 ans en 1990. Sept groupes différents ont été définis en fonction de la consommation usuelle d'alcool rapportée par les participantes.
Dans cette population d'enseignantes françaises, le vin était la boisson alcoolisée la plus courante. L'étude confirme la relation entre la consommation d'alcool et le tabagisme : la proportion de fumeurs était quatre fois plus élevée dans le groupe des gros buveurs (plus de 32 g d'éthanol par jour) que chez celles qui ne buvaient pas d'alcool.
De plus, les habitudes alimentaires étaient généralement moins bonnes chez celles qui consommaient le plus d'alcool.
13 % des participantes ne buvaient pas d'alcool et 7 % (les plus gros consommateurs) consommaient plus de 32 g d'éthanol par jour.
L'apport énergétique total augmentait progressivement dans les groupes consommant de l'alcool. Celles qui consommaient le plus d'alcool consommaient 29,5 % de calories en plus par rapport à celles qui ne buvaient pas.
L'apport protéique était supérieur de 6 % chez les buveurs comparé aux non buveurs et l'apport en cholestérol plus élevé de 32 % chez les gros buveurs. L'apport en lipides, vitamine E et en fer était également plus élevé.
La consommation de fromages, de produits d'origine animale, d'huile végétale et de café augmentait également.
Par contre, l'apport énergétique en glucides et béta-carotène diminuait avec une consommation croissante d'alcool, précisent Kesse et ses confrères dans leur publication. Il en était de même pour les légumes et les produits laitiers.
Il existe donc des régimes alimentaires significativement différents en fonction des habitudes de consommation de boissons alcoolisées. Les auteurs de l'étude notent que ces différences ne dépendent pas de la nature des alcools consommés.
"Une partie des effets néfastes de l'alcool sur la santé peut être due à des habitudes alimentaires moins saines chez les buveurs", écrivent Kesse et ses collaborateurs.
Source : Am J Clin Nutr 2001;74:322-7.
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