De nouveaux antibiotiques qui forment des canaux dans la membrane bactérienne
Des chercheurs californiens ont mis au point des composés antibiotiques d'un type nouveau et qui se sont révélés particulièrement efficaces sur des souches de staphylocoques dorés résistants à la méthicilline. Le mode d'action original de ces peptides synthétiques paraît être une solution particulièrement intéressante au problème des multirésistances.
Cette nouvelle classe d'antibiotiques est décrite dans le numéro du 26 juillet de la revue Nature par Sara Fernandez-Lopez et des collaborateurs du Scripps Research Institute en Californie.
Ce groupe de recherche a synthétisé des peptides cycliques composés de six à huit résidus. Ces anneaux peptidiques ont la propriété de s'auto-assembler en s'empilant les uns sur les autres pour former des tubes à la surface des membranes bactériennes.
Les expériences menées indiquent que ces peptides cycliques agissent préférentiellement sur les membranes des bactéries Gram +/- plutôt que sur les membranes des cellules de mammifères.
Leur mécanisme d'action est relativement simple. Ces "nanotubes auto-assemblables" déstabilisent la membrane bactérienne en augmentant sa perméabilité et en faisant s'effondrer le potentiel transmembranaire. La mort de la bactérie est alors très rapide.
Ces composés ont été particulièrement efficaces pour traiter des souris infectées par une souche de Staphylococcus aureus résistante à la méthicilline, ajoutent les chercheurs.
Ces composés en anneaux présentent plusieurs avantages : leur action est rapide, ils sont stables in vivo et faciles à synthétiser. De plus, ils n'interagissent pas avec une cible précise, ce qui peut limiter le risque d'apparition de résistance tout en ayant une action sur plusieurs espèces de bactéries pathogènes.
Source : Nature 2001;412:452-5.
Descripteur MESH : Peptides , Membranes , Bactéries , Peptides cycliques , Californie , Cellules , Mammifères , Mort , Nanotubes , Perméabilité , Propriété , Recherche , Risque