Inhibiteurs de l’enzyme de conversion, microalbuminurie et diabète de type 1
Une étude parue dans Annals of Internal Medicine montre que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ralentissent la progression de la maladie rénale chez les diabétiques de type 1 présentant une microalbuminurie. Ces inhibiteurs ont un effet même pour de petites quantités d’albumine présentes dans l’urine. De plus, les chances de recouvrer une fonction rénale normale sont trois fois plus importantes pour les patients traités.
Des membres du ACE Inhibitors in Diabetic Nephropathy Trialist Group</i> ont conduit une meta-analyse afin de déterminer s’il existe un seuil dans la réponse de la vitesse d’excrétion de l’albumine aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) chez des patients souffrant du diabète de type 1 et présentant une microalbuminurie. Les auteurs ont également examiné l’effet de covariables (durée du diabète, tension artérielle, taux de l’hémoglobine A1c, âge, sexe) sur l’effet du traitement. Les auteurs ont restreint leurs analyses aux patients non hypertendus.
L’étude montre que pour les patients recevant des IEC, la progression vers la macroalbuminurie était réduite (odds ratio = 0,38 ; IC 95 % = 0,25-0,57) et l’odds ratio pour la régression vers une normoalbuminurie était de 3,07 (IC 95 % = 2,15-4,44).
A 2 ans, la vitesse d’excrétion de l’albumine était 50,5 % (IC = 29,2 %-65 ,5 %) plus faible chez les patients traités, comparé à ceux ayant reçu le placebo (P < 0,001).
L’effet estimé du traitement variait en fonction de la vitesse d’excrétion de l’albumine au début de l’étude (74,1 % pour une vitesse de 200 µg/min et 17,1 % pour une vitesse de 20 µg/min ; P=0,04), mais pas en fonction des autres covariables.
Des ajustements prenant en considération les changements au niveau de la pression artérielle atténuent la différence au niveau du traitement dans la vitesse d’excrétion de l’albumine à 45,1 % (IC 95 % = 18,6 %-63,1 % ; P < 0,001), à 2 ans.
En conclusion, chez les patients normotendus présentant un diabète de type 1 et une microalbuminurie, un traitement par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion réduit significativement la progression de la macroalbuminurie et augmente les chances de régression. Les effets bénéfiques sont moins importants pour les microalbuminuries les plus faibles, mais ils ne diffèrent pas quand on tient compte des autres facteurs de risque présents au début de l’étude. Des changements au niveau de la tension artérielle ne peuvent pas expliquer entièrement l’effet antiprotéinurique des inhibiteurs de l’enzyme de conversion.
Source : Ann Intern Med. 2001 ; 134 : 370-379
Descripteur MESH : Diabète , Patients , Maladie , Diabète de type 1 , Facteurs de risque , Membres , Placebo , Pression , Pression artérielle , Risque , Sexe