Pas de risque accru de thrombose veineuse profonde pour les voyageurs au long cours
Une étude italo-hollandaise parue dans The Lancet montre que les personnes faisant de long voyages n’ont pas une augmentation du risque d’avoir une thrombose veineuse profonde.
Des études précédentes avaient montré que les trajets long était un facteur de risque de thromboembolisme veineux. Toutefois, selon R. Kraaijenhagen et ses collègues, ce risque a été mal quantifié et potentiellement surestimé.
Dans une étude prospective, les auteurs ont évalué des patients suspectés d’avoir une thrombose veineuse profonde (TVP) à la jambe. Une anamnèse (durée du symptôme, maladie maligne, intervention chirurgicale récente, immobilisation, traumatisme, thromboembolisme veineux dans la famille…) a été effectuée et des tests cliniques ont été réalisés afin de réfuter ou confirmer le diagnostic de TVP. On a aussi demandé aux patients s’ils avaient fait un trajet (par avion, voiture, bus, train, bateau) de plus de 3 h consécutives ces quatre dernières semaines.
Les valeurs du risque ont été calculées pour des voyages par avion, bus, voiture, train et bateau. Une analyse séparée a pris en compte la durée du voyage (3-5 h ou plus de 5 h) et d’autres facteurs de risque ont été évalués (âge, thrombose précédente, maladie maligne, immobilisation…). A partir de toutes ces données, les valeurs du risque relatif ont été ajustées.
Sont entrés dans l’étude 788 patients (âge moyen 62 ans). Un thrombolisme veineux a été confirmé chez 25 % des patients (186). Chez 602 patients, un thrombolisme veineux n’a pas été confirmé (groupe témoin). Pour tous les types de transport examinés, les auteurs n’ont pas trouvé de corrélation entre voyage et augmentation du risque de thrombose. De même, la prise en compte de facteurs tels que le sexe, l’âge, la durée des symptômes, un précédent thromboembolisme, une maladie maligne, une intervention chirurgicale récente ou un traumatisme ne changent en aucune façon les valeurs du risque.
De plus, si on tient compte uniquement des individus de moins de 65 ans ou d’une durée du voyage supérieure à 5 h, on n’observe pas d’augmentation significative du risque.
Pour le Dr R. Kraaijenhagen, ces résultats ne supportent pas le dogme largement établi que les voyages longs sont un facteur de risque en ce qui concerne les thromboses veineuses, même ceux par avion d’une durée supérieure à 5 heures.
Source : The Lancet 2000 ; 356 : 1492-1493
Descripteur MESH : Risque , Thrombose , Thrombose veineuse , Personnes , Patients , Maladie , Voyage , Thromboembolisme veineux , Anamnèse , Diagnostic , Facteurs de risque , Immobilisation , Jambe , Sexe