La Sclérose en Plaques, une maladie du système nerveux central
Introduction
La Sclérose en Plaques est une maladie du système
nerveux centralcaractérisée par la perte
de myéline, une substance qui entoure comme une gaine les
fibres nerveuses situées dans la moelle épinière et le
cerveau.
Cette maladie inflammatoire évolue par poussées
entrecoupées de rémissions. Chaque poussée laisse derrière
elle une ou plusieurs plaques, cicatrices signant la
destruction locale de la gaine de myéline qui entoure le
prolongement des neurones.
La SEP touche environ 1 personne sur 1 000 en France et
majoritairement les femmes (2/3 des cas). Elle survient dans
la force de l'âge (20 -40 ans) sans que l'on puisse en
expliquer les causes.
Ses symptômes sont multiples, son diagnostic long à
établir, son évolution imprévisible.
Les traitements existants réduisent la fréquence des
poussées, mais, à ce jour, ils ne sont pas curatifs et le
champs d'investigation de la recherche reste vaste.
Symptômes
Des symptômes multiples
La gaine de myéline protège et nourrit chaque fibre
nerveuse, donc assure une bonne transmission des
messages.
Lorsqu'une plaque de démyélinisation apparaît, l'axone
(fibre nerveuse) transmet mal, ou pas du tout, ces
messages.
Le système nerveux compte 15 milliards de neurones et,
environ 10 fois plus de "synapses", c'est-à-dire de
connexions entre les neurones.
Ainsi,les symptômes de la Sclérose
en Plaques sont très nombreux et très variés.
Ce sont notamment :
- les troubles de la motricité,
- les troubles sensitifs,
- les troubles de la vision,
- les troubles de l'équilibre,
- les troubles géniro-urinaires.
Beaucoup de ces troubles s'accompagnent d'une grande fatigabilité puisque le nombre des neurones disponibles tend à diminuer.
Diagnostic
Un diagnostic long à établir
Le diagnostic nécessite la concordance de plusieurs
éléments et se base sur 6 critères principaux :
- les symptômes décrits par le patient,
- l'atteinte de deux zones du système nerveux central,
- des troubles qui traduisent l'atteinte de la substance branche,
- des troubles passagers et/ou suivis d'une progression lente,
- un début de maladie entre 20 et 40 ans,
- l'élimination de toute autre maladie.
Des examens radiologiques (IRM), immunologiques (analyse du liquide céphalo-rachidien) et l'étude des potentiels évoqués (mesure de la vitesse de conduction de l'influx nerveux) permettent de confirmer le diagnostic.
Etat de la recherche
Plusieurs axes de recherche sont explorés en fonction
des différentes causes susceptibles de déclencher la
maladie.
La Recherche en génétique :
La SEP n'est pas une maladie qui se transmet sur un
mode génétique classique; elle n'est pas une maladie
héréditaire au sens strict.
Cependant,des formes familiales
existent.
Elles peuvent être détectées grâce à des outils de
biologie moléculaire (étude de l'ADN) qui facilitent la
recherche d'un facteur de susceptibilité à la
maladie.
L'association de ce facteur de
susceptibilité(par exemple, une anomalie
dans la synthèse de la myéline) et d'une agression du système
nerveux pourrait déclencher le processus de la
maladie.
La Recherche en virologie :
En 1992, Hervé Perron à Grenoble a découvert dans le
liquide céphalo-rachidien d'une patiente
un rétrovirus
inconnu.
Ce chercheur poursuit ses travaux afin de savoir si ce
rétrovirus a une action toxique sur la myéline, mais
actuellement aucun virus spécifique de la Sclérose en Plaques
n'a été isolé.
La Recherche en immunologie :
Beaucoup de questions restent posées
:
- comment les lymphocytes peuvent-ils franchir les
parois des vaisseaux du système nerveux pour l'envahir
?
- quels lymphocytes (et/ou quels anticorps) sont
spécifiquement impliqués dans le processus de démyélinisation
?
- si l'on sait que inflammation et destruction de la
myéline sont deux processus différents, comment contrôler le
handicap neurologique ?
A ce jour,la recherche tente de
bloquer chacun des acteurs du processus inflammatoire pour
espacer les poussées de Sclérose en Plaques.
A la suite de 2 études menées en
Europe(en France: Pr. Brochet / Bordeaux
-Pr. Confavreux I Lyon -Pr. Lubetzki I Paris -Pr. Edan /
Rennes -Pr. Clanet I Toulouse)
la Mitoxantrone, a été
approuvée au début de l'année 2000 par l' Agence Américaine
du Médicament.
Elle n'a pas encore obtenu en France une autorisation
officielle pour son utilisation dans la SEP, mais y est
d'ores et déjà utilisée depuis plusieurs années en milieu
hospitalier.
La Mitoxantrone agit sur toutes les cellules
immunitaires et lutte ainsi contre la réaction inflammatoire
à l'origine de l'agression contre la myéline du système
nerveux central.
Elle ne guérit pas la maladie mals aidc au contrôle du
processus inflammatoire responsable de "accumulation des
lésions. Cependant, l'utilisarion de ce médicament impose une
surveillance cardiaque rigoureuse.
La Recherche en neurobiologie :
La démyélinisation est-elle due à une attaque de la
myéline ou à une attaque des cellules qui la composent
(oligodendrocytes) ?
Des travaux de recherche sont menés pour éclairer cette
question.
Ils ont déjà montré que
les oligodendrocytessont
capables de refabriquer spontanément, mais de façon
insuffisante, de la myéline après une
démyélinisation.
D'autres recherches sont engagées afin d'étudier quels
sont les facteurs de croissance qui peuvent soit favoriser la
multiplication de ces oligodendrocytes, soit les stimuler
pour fabriquer d'avantage de myéline.
Traitements
En attendant l'agrément d'un immunosuppresseur. la
Mitoxantrone, par l'Agence européenne du médicament, le
bénéfice thérapeutique
des Interféronsreste
démontré.
Ils existent sous deux formes :
-L'lnterféron ß-1
b(développé et commercialisé par les
laboratoires Schering), un immunomodulateur adapté aux formes
de Sclérose en Plaques rémittentes et secondairement
progressives.
Cette molécule reste un traitement dont l'objectif
principal est d'empêcher que de nouvelles poussées
n'apparaissent,
de diminuer leur fréquence et d'influencer
l'aggravation de la maladie.
-L'interféron ß-1a,
réservé aux formes rémittentes de Sclérose en Plaques avec 2
poussées dans les trois dernières années et concernant les
patients capables de se déplacer seuls.
Deux études portant sur cette classe
d'Interféronsont été présentées au
Congrès de San Diégo (mai 2000) :
L'étude Champs portant sur l'
Avonex(Laboratoires Biogen) suggère très
fortement l'intérêt de traiter très tôt les patients atteints
de SEP,
le traitement retardant de façon significative
l'installation de la maladie.
Ces conclusions vont-elles amener à réviser les
conditions de prescription selon lesquelles on ne peut
traiter la maladie qu'après 2 poussées
distinctes?
L'étude Prisms portant sur le
Rebif(Laboratoires
Serono)
apporte des arguments pour étayer l'existence, déjà
suspectée, d'un "effet dose" puisqu'elle suggère de recourir
à des doses plus élevées pour traiter les malades chez qui la
maladie paraît plus sévère.
-
Le Copolymer:
molécule synthétique ressemblant à une protéine de la
myéline, permet de réduire la fréquence des poussées. Elle
agirait comme un leurre.
-
Le Méthotrexate(immunosuppresseur)
semble protéger la motricité des membres inférieurs.
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