La population new-yorkaise a augmenté sa consommation de drogues depuis le 11 septembre
Une enquête socio-épidémiologique à paraître dans l’issue de juin du journal américain d’épidémiologie, montre que la consommation de tabac, d’alcool et de marijuana, a considérablement augmenté dans le quartier de Manhattan, depuis les attentats du 11 septembre dernier. La prise de ses substances est largement corrélée aux syndromes post-traumatiques des personnes et se trouve probablement associée à une comorbidité d’ordre psychiatrique.
De nombreuses institutions médico-socio-épidémiologiques de la ville de New York ont participé à cette enquête réalisée par téléphone auprès de 988 résidents du quartier de Manhattan, entre les semaines 5 et 8 suivant les attaques terroristes.
Près de 29% des personnes interrogées ont admis avoir augmenté leur consommation d’au moins une des trois substances (tabac, marijuana, alcool) depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Parmi ces personnes, près de 10% ont augmenté la consommation de tabac, 24,6% celle d’alcool et 3,2% celle de marijuana.
Les personnes évoquant un stress post-traumatique, comparées à celles n’en ayant pas eu, ont été celles ayant le plus augmenté leur consommation en cigarette et cannabis (de l’ordre de 30% contre 6%).
Les dépressions ont été les plus répandues parmi ceux ayant augmenté leur consommation soit de tabac (22% contre 8% pour celles n’ayant pas augmenté leur consommation), soit d’alcool (15% contre 8%) soit de marijuana (22,3% contre 9,4%).
Ces résultats indiquent selon leurs auteurs une augmentation considérable de la consommation des drogues courantes, qui peut probablement être associée à la présence de différentes conditions de comorbidité psychiatrique.
Ils tempèrent toutefois leurs conclusions en ajoutant qu’il faut également considérer le fait que l’apparition de l’anthrax à New York a été concomitant à l’enquête et qu’ils ne peuvent donc affirmer si les new-yorkais à l’heure actuelle continuent de boire et de fumer davantage.
Ils tiennent cependant à préciser le problème lié à la consommation importante du tabac, à cause de ses propriétés addictives fortes.
Source : Am J Epidemiol juin 2002;155(11):988-96
PI
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