La part génétique du reflux gastro-oesophagien
Une étude américano-suédoise réalisée sur un grand nombre de jumeaux semble montrer une part non négligeable de l’hérédité dans le reflux gastro-oesophagien (RGO). Les facteurs génétiques du RGO interviendraient dans une proportion de plus de 30% parmi les jumeaux monozygotes.
Le RGO est un facteur de réduction de la qualité de la vie (douleurs, caries) et augmente les risques d’adénocarcinomes oesophagiens.
C’est pourquoi Alan Cameron (Mayo Clinic,, Rochester, Minnesota), Nancy Pedersen (Hôpital Karolinska, Stockholm, Suède) et leurs collaborateurs ont cherché à connaître l’influence de la génétique sur le RGO.
Les chercheurs ont comparé l’incidence du RGO parmi trois populations de jumeaux suédois d’au moins 55 ans: 2178 jumeaux monozygotes, 3219 jumeaux dizygotes de même sexe et 3014 jumeaux dizygotes de sexes différents.
Au total, 15,3% de la population était touchée par le RGO (défini par un pyrosis ou des régurgitations acides au moins une fois par semaine).
Chez les hommes, la corrélation intraclasse pour le reflux a été de 0,29 (IC95%=0,15-0,43) pour les monozygotes et de 0,13 pour les dizygotes. Chez les femmes, ces valeurs ont été respectivement de 0,33 et 0,14. La part de l’hérédité est donc de 31% parmi la population monozygote.
Chez les dizygotes de sexe différents, la corrélation a été de 0,06. Les facteurs tels que l’alcoolisme, l’obésité héréditaire ou le tabagisme, ont été des facteurs minimes de cause de RGO.
La conclusion des auteurs est qu’il existe un facteur génétique du RGO (visible notamment lorsque l’on compare l’incidence du RGO intraclasse entre mono et dizygotes) qui l’emporte sur les causes environnementales.
Source : Gastroenterology 2002;122:55-9.
Descripteur MESH : Génétique , Jumeaux , Jumeaux monozygotes , Jumeaux dizygotes , Population , Sexe , Acides , Femmes , Hommes , Minnesota , Pyrosis , Suède , Tabagisme , Vie